Intervention de Denis Sapène

Réunion du 6 mai 2015 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Denis Sapène, apiculteur, membre de la Fédération française des apiculteurs professionnels :

Le frelon asiatique est apparu chez nous en 2008, alors que l'apiculture connaissait déjà des difficultés. C'est un parasite qui affecte les ruches. D'une façon générale, les ruchers d'amateurs sont très concernés. En effet, s'il n'y a que deux ou trois ruches et que des milliers de frelons viennent se servir tous les jours, il est certain que cela entraîne un affaiblissement massif. En revanche, l'appréhension est moindre pour les apiculteurs professionnels qui comptent quarante ou cinquante ruches au même endroit. On a constaté, au cours de ces années, une recrudescence de frelons, puis une stabilisation. Il faut certes lutter contre ce fléau à proximité des habitations et des ruchers, mais ce n'est pas la principale cause de la mortalité des abeilles. Je serais heureux de continuer à faire de l'apiculture si je n'étais confronté qu'au frelon asiatique !

Il est clair que les apiculteurs doivent être de plus en plus formés. L'avenir de l'apiculture passe nécessairement par des transformations au vu des changements environnementaux. Nous avons beaucoup produit pendant des dizaines d'années ; on ne peut pas nous accuser d'incompétence parce que la production de miel baisse. Nous ne sommes pas tous devenus tout à coup des fainéants qui veulent quitter la profession pour toucher des primes ! Au contraire, nous voulons continuer à exercer notre métier et le transmettre à des jeunes. J'ai participé à la mise en place de toutes les formations apicoles. Il y a des gens qui ont besoin d'être formés, comme dans tous les domaines et dans toutes les professions.

Quant à la transparence de nos exploitations, je suis tout à fait favorable à ce que l'on regarde nos produits de la ruche, que l'on vérifie ce qu'ils contiennent, s'ils sont aux normes, mais il faut le faire de façon globale. Nous n'utilisons pas de produits illicites, contrairement à ce que l'on peut dire à tout bout de champ, mais il faut en effet clarifier la situation en ce qui concerne le miel d'importation. Nous sommes ouverts à la discussion. Nous disposons d'éléments comptables. Et pourtant, lors d'un problème dû à un épandage aérien, le président de la chambre d'agriculture m'avait dit : « De toute façon, vous, les apiculteurs, vous n'êtes pas clairs… »

Nous espérons que les procédures d'homologation évolueront de façon à ce que des produits tels que les néonicotinoïdes ne soient plus autorisés. Il serait inadmissible d'avoir à continuer à lutter trente ans encore pour cela !

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