Intervention de Gérard Bapt

Réunion du 6 mai 2015 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Bapt :

Monsieur Limouzin, vous nous mettez face à nos responsabilités, et je crois que nous sommes ici en train de manifester notre volonté les prendre. Nous sommes tout à fait légitimés dans cette action puisque, lors de l'ouverture solennelle de la récente conférence environnementale, le Président de la République a cité nommément, lors une table ronde sur la santé environnementale, la question des néonicotinoïdes comme faisant partie des préoccupations au plus haut niveau de l'État.

Ma première question concerne la réglementation. Vous dites qu'elle est respectée. Or j'ai lu des chiffres qui montrent que, dans des régions frontalières comme PACA et Languedoc-Roussillon, entre le quart et le tiers des pesticides seraient utilisés en infraction à la réglementation française, et importés de manière illégale de pays voisins où ils sont encore en usage. Il est donc nécessaire que la profession agricole soit consciente de la nécessité de respecter les prescriptions réglementaires nationales.

Ma seconde question concerne le coût économique. Des études montrent que la mise en place du moratoire à l'échelon européen n'avait altéré en rien les rendements des productions, bien au contraire. Quelle est votre appréciation ?

J'ai mené d'autres actions qui concernaient notamment des médicaments ou des substances chimiques. Je ne regrette pas que les producteurs ne soient pas là, car on sait d'avance ce qu'ils vont dire et quels sont leurs arguments : ils cherchent à maintenir leur production sur le marché et à accroître leurs ventes.

Il ne faut pas se focaliser sur tel ou tel produit, car chaque fois que l'on en interdit un, un petit cousin de celui-ci apparaît sur le marché. Au vu de mon expérience avec le bisphénol ou avec le Mediator, qui fait partie de la famille des amphétaminiques, je plaide pour que l'on raisonne par famille de produits, car les effets sanitaires sur la biodiversité sont les mêmes.

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