Intervention de Pouria Amirshahi

Réunion du 17 mars 2015 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPouria Amirshahi :

Nous sommes, monsieur le ministre, en face d'un grand projet. Quand il entrera dans le débat public, il fera certainement l'objet d'une vraie controverse et d'une vraie dispute démocratique, où la France et l'Union européenne devront répondre de cette ambition d'un libre-échange assumé. Alors que l'idée européenne, ses défenseurs sincères s'engagent de préférence en faveur du respect de la réciprocité, du juste –non du libre– échange.

Où ces discussions nous mènent-elles ? Avec le Canada, les négociations étaient certes entamées depuis cinq ans. Mais, d'une manière générale, ces négociations ancrent l'idée que la France s'installe dans un bloc occidental, tournant le dos à son identité de pays européen et méditerranéen. Sur un plan géostratégique, tout en admettant que les États-Unis sont un pays ami avec lequel un accord serait bon, l'ouverture commerciale met en jeu notre identité même.

Dans le cadre de la préparation de la prochaine conférence de Paris pour le climat, dite COP21, il apparaît que des accords commerciaux ne vont parfois que dans l'intérêt des producteurs, au détriment de l'environnement. Ainsi en va-t-il de l'import-export de viande bovine. Ces échanges n'apportent pas grand-chose entre régions du monde qui sont autosuffisantes en ce domaine, tandis que rien n'est fait là où la famine menace. Au-delà d'une question stratégique, il s'agit d'une question écologique et éthique. Nous reviendrons à ces questions, car ce débat ne saurait être confisqué –vos efforts de transparence sont propres à dissiper les craintes qu'il le soit.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion