Avons-nous une vraie stratégie commerciale de l'Union européenne, qui aille au-delà du PTCI ? Nos concitoyens ne comprendraient pas qu'elle s'arrête au Canada et aux États-Unis. Il faut un calendrier et une stratégie fondés sur une vision qui englobe la totalité du spectre des enjeux commerciaux, avec l'Asie, avec l'Afrique, avec l'Amérique latine. Cela doit s'accompagner d'une réflexion sur la meilleure manière de le présenter à l'opinion publique européenne.
Du côté français, les représentants spéciaux du ministre pour la diplomatie économique se multiplient pour de nombreux pays. Peut-être le temps est-il venu de conduire une première évaluation de leurs activités pour savoir si une priorité ne devrait pas être accordée à d'autres négociations, dans des régions où des mécanismes d'arbitrage se révéleraient nécessaires ou bien des conquêtes économiques seraient à mener, y compris grâce à ce réseau de représentants spéciaux.
Enfin, il est essentiel d'établir un lien entre la négociation commerciale internationale et l'export. L'une n'est que peu de chose si notre économie n'est pas compétitive et que nos PME ne peuvent, à faveur de l'export, devenir des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Je ne vois pas encore, dans les circuits de l'administration, cette articulation qui leur permettrait d'être plus performantes et plus compétitives. Aussi notre balance commerciale ne s'améliore-t-elle que grâce à la baisse du pétrole, et non à de quelconques gains de compétitivité. Quelle pourrait être la coopération gagnante entre les services de Bercy et ceux du Quai d'Orsay ?