Intervention de Annie Genevard

Réunion du 18 février 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Nous sommes à la charnière entre deux mondes. Il y a eu le monde d'avant où l'enseignant, par sa fonction, était respecté, maître de sa pédagogie dans sa classe ; où l'intérêt des politiques pour l'éducation se mesurait aux seuls moyens matériels consentis ; où les difficultés rencontrées dans l'école s'expliquaient par les inégalités sociales ; où le dogme dominant était le modèle multiculturel. Il y a désormais le monde d'aujourd'hui, tel qu'il apparaît au travers de cette Grande mobilisation de l'école pour les valeurs de la République, où l'on affirme l'importance de l'autorité ; où l'on associe les parents et les élus locaux au processus d'éducation ; où l'on célèbre les rites républicains et le drapeau ; où l'on souligne l'importance du français, langue de la République, ce qui n'exclut en rien le respect des cultures d'origine ; où Benoît Hamon prononce, il y a quelques jours à peine, cette phrase inimaginable dans sa bouche quand il était ministre : « Les problèmes de l'école ne sont pas seulement des problèmes de moyens » !

Ce sont des changements considérables mais beaucoup reste à faire. À l'heure où l'on parle de ségrégation, de ghettos et où domine la rhétorique de la victimisation, comment faire en effet pour que les jeunes acceptent de se rallier à l'idée d'une communauté nationale ? C'est à cela qu'il faut travailler, conformément aux préconisations incluses dans le domaine 3 du socle commun de connaissances et de compétences, en vertu desquelles « l'école permet d'acquérir la capacité de juger par [soi]-même en même temps que le sentiment d'appartenance à la collectivité ».

Des expériences intéressantes sont conduites au sein de l'école privée – et c'est un pur produit de l'école publique, où j'ai enseigné, qui vous parle –, je songe par exemple au cours Alexandre-Dumas de Montfermeil, école pilote de la fondation Espérances banlieues, et l'enseignement privé n'a pas pour seule fonction d'offrir une solution alternative au public. J'aimerais donc votre avis sur ces expériences, sur l'autonomie des établissements et sur les innovations pédagogiques permettant de lutter contre le décrochage scolaire.

Je partage enfin votre sentiment sur les insuffisances de rémunération et de considération sociale dont souffrent les enseignants.

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