Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 19 février 2015 à 8h30
Commission d'enquête sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation, ainsi que de protection des personnes et des biens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

Je tiens d'abord à dire que les officiers que nous avons auditionnés étaient d'une rare qualité. À les entendre, on ne voit pas comment il pourrait y avoir la moindre difficulté ou le moindre dérapage. Cela étant, il faut effectivement que la formation soit plus adaptée.

Les exécutants vont recevoir les ordres qui sont donnés. Et la vraie question n'est pas de savoir s'il faut un encadrement civil ou un encadrement non civil, mais s'il y a, dans l'encadrement, des gens suffisamment formés, notamment à la sociologie des masses. Il faut y réfléchir, car du commandement dépendent beaucoup de choses.

Ensuite, vous avez parlé de l'usage « mal adapté » des grenades offensives. Qu'entendez-vous par là ? Personnellement, je conteste la suppression de ces grenades offensives. Le fait que le geste ait été mal exécuté ne la justifie pas. À ce propos, le général Favier a clairement dit qu'il était souhaitable que, désormais, il y ait un viseur et un tireur, et non plus un seul exécutant. Souvenons-nous de Richard Deshayes qui avait perdu un oeil dans une manifestation en 1971, frappé par un tir de face et à hauteur d'homme.

Le risque de dérapage peut venir des manifestants, mais aussi des forces de l'ordre. Un car de CRS ou de gendarmes mobiles peut rester un certain nombre d'heures devant l'Assemblée nationale, comme on l'a vu lors de la manifestation contre le mariage pour tous. Personnellement, j'ai une certaine admiration pour ceux qui restent enfermés, à se faire insulter, voire caillasser, et je ne sais pas quelle serait ma réaction si je devais sortir du car après un grand nombre d'heures passées ainsi sous tension. Ne serait-il pas important de réfléchir à la gestion du temps ?

Enfin, les forces de l'ordre peuvent être parfaitement encadrées, responsabilisées par l'État. Les polices municipales peuvent être d'une très grande qualité, mais elles peuvent aussi être au service d'un élu, voire d'une idéologie, celle de cet élu. Les milices existent également, et on ne peut pas tout mélanger. La milice locale ne peut être ni une source de renseignements, ni une source d'orientation. Dans ce domaine-là, il a encore beaucoup à faire.

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