Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 22 janvier 2015 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Certes, mais l'on n'est sans doute pas obligé de garder les écoles vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La cellule de crise se réunit tous les jours pour procéder, au fur et à mesure, à cette adaptation. Le chef d'état-major de l'armée de terre prépare de son côté les hypothèses de dispositifs à maintenir sur la durée et à renforcer éventuellement en cas de nouvelles attaques. On se situerait alors au-delà du contrat opérationnel, ce qui impliquerait peut-être d'interdire toutes les permissions, d'adapter la durée fixée pour les rotations en OPEX, etc. Mais nous en avons les capacités.

S'agissant des inquiétudes liées au climat ambiant, c'est le rôle de la DPSD d'informer et de sensibiliser les états-majors à cette situation. Avant même les attentats, je me suis rendu au siège de cette direction pour constater qu'il s'agit d'un service de qualité qui remplit efficacement son rôle d'information et de prévention.

Monsieur Le Déaut, nous sommes tout à fait disposés à décloisonner la recherche cyber. Dans le cadre de la LPM, nous avons engagé 400 recrutements – presque une centaine par an – et un milliard d'euros afin d'augmenter encore notre niveau de performance dans ce domaine. Parmi les 185 recrutements à la DGSE et les soixante-cinq à la DPSD, figureront des spécialistes « cyber » affectés au renseignement. J'ai récemment réuni les entreprises du secteur défense et hors défense – EDF, la Poste, etc. – pour évoquer ces sujets en dépassant les clivages entre le civil et le militaire. L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) se trouve au coeur du dispositif interministériel et doit aussi agir en ce sens. Nous sommes donc pleinement partisans de la mobilisation des compétences civiles. La réserve citoyenne compte d'ailleurs beaucoup de spécialistes dans ce domaine, que l'on sollicite spécialement pour cela. En matière de recherche – y compris sur la cybersécurité –, la Direction générale de l'armement (DGA) a mis en place des dispositifs de soutien aux initiatives ayant des conséquences techniques positives à la fois dans le domaine militaire et civil. Le pôle de Bruz, ainsi que le Forum international de cybersécurité de Lille ont créé une dynamique qui permet d'associer des laboratoires civils – notamment universitaires – à notre démarche.

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