Intervention de Marie-George Buffet

Séance en hémicycle du 13 février 2015 à 15h00
Croissance activité et égalité des chances économiques — Article 71

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Vous nous racontez que, étudiant, vous avez dû, tout comme moi d’ailleurs, travailler pour financer vos études, ce qui n’était tout de même pas évident. Vous nous expliquez que le travail dominical et le travail de nuit permettent à des étudiants de payer leurs études quand leurs familles ne peuvent les aider. Vous nous citez encore l’exemple magnifique d’une femme qui pourra, lorsque ses enfants seront chez leur père, travailler le dimanche pour constituer une petite cagnotte et mieux les nourrir.

On pourrait multiplier ce genre d’exemples, mais une maman qui élève seule ses enfants, si elle ne trouve personne dans son entourage pour les garder le dimanche ou la nuit, elle devra bien payer une assistante maternelle ! Cela lui fera perdre le bénéfice de son travail. Et la signature de l’Accord national interprofessionnel a mis en évidence bien d’autres situations, qui se résument ainsi : « si vous n’acceptez pas de travailler plus sans gagner plus, nous n’aurons d’autre recours que le plan social ».

Où est la liberté de choix dans ces exemples ? Il n’y en a aucune ! C’est une nouvelle fois les plus faibles, les plus en difficulté qui souffriront de ces mesures.

Mme Mazetier invoque la nécessité d’accorder les mêmes chances à tous les étudiants. Elle a raison. Mais cela ne passe pas par un meilleur encadrement ! Allons-nous ou non réfléchir, comme le Président s’y était engagé dans sa campagne électorale, à l’allocation d’autonomie, aux salaires, au pouvoir d’achat, au droit des femmes soumises au travail partiel, aux conditions de travail dans le commerce ? En voilà des bons chantiers sur lesquels la gauche devrait travailler.

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