Intervention de Emmanuel Macron

Séance en hémicycle du 26 janvier 2015 à 16h00
Croissance activité et égalité des chances économiques — Motion de rejet préalable

Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique :

Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je veux répondre en quelques points à cette motion en vous remerciant, monsieur le premier ministre, du ton courtois que vous avez employé et de l’esprit de bonne volonté collective auquel vous appelez.

Le constat que vous dressez est, en partie, celui qui a conduit à élaborer ces propositions et à présenter ce projet de loi : une urgence économique, la nécessité de donner plus de vitalité à notre économie, de rouvrir des opportunités et d’accroître ce que les économistes appellent la « croissance potentielle ». Oui, il y a urgence et la situation, tant des finances publiques, de la croissance que de l’emploi, nous impose de faire ces choix. Mais il y a une forme de paradoxe à faire ce constat tout en refusant d’enclencher le mouvement avec ce texte.

Je souhaite revenir sur quelques points que vous avez soulevés. Non, il ne s’agit pas d’un traitement homéopathique : nombre de réformes ici proposées sont des réformes que beaucoup auraient voulu faire, et qui n’ont pas été faites. Je pense à la justice prud’homale, aux procédures collectives ou encore aux professions réglementées, professions réglementées que vous-même avez échoué à réformer en 2009 : suite à un accord amiable, ces professions s’étaient engagées à faire des réformes, qu’elles n’ont jamais mises en oeuvre. Vous le savez fort bien !

Oui, ces réformes sont une nécessité, oui, certaines d’entre elles sont des « premières », oui, elles sont bonnes pour notre économie ! Qu’il s’agisse du permis de conduire, de l’ouverture d’un secteur comme celui du transport par autocar ou de l’accélération des grands projets, ce ne sont pas des mesures anecdotiques ; elles doivent conduire, de manière concrète, à la création de milliers d’emplois, partout où c’est possible. À cet égard, je ne peux accepter la vision que vous donnez de ce projet de loi.

Deuxième point, que je me dois d’aborder : ce projet de loi ne peut être le réceptacle de tout ce que vous auriez aimé faire, mais que vous n’avez pu accomplir. Cela ne correspond ni à l’esprit ni à la logique politique qui sont les nôtres. Aussi, je veux, devant vous, et de la manière la plus honnête qui soit, dire quelles sont nos différences. Les 35 heures sont un cadre législatif, dans lequel nous nous inscrivons. S’il était besoin d’y revenir…

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