Intervention de Harlem Désir

Séance en hémicycle du 15 janvier 2015 à 15h00
Débat sur le paquet énergie climat

Harlem Désir, secrétaire d’état chargé des affaires européennes :

Monsieur le député, vous rappelez avec cette question qu’il s’agit là de l’une des clés de la réussite de la Conférence de Paris sur le climat : des efforts de réduction des gaz à effet de serre doivent certes être accomplis partout, en particulier dans les grands pays industrialisés et dans les pays émergents, mais il faut aussi qu’un fonds permette d’aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique et à ne pas avoir à choisir entre le développement – rattrapage d’un retard dans des pays où la pauvreté et les besoins d’investissements dans les infrastructures et de croissance industrielle sont gigantesques – et la destruction de l’atmosphère. Ces pays doivent connaître un développement industriel de rattrapage sans aggraver la crise climatique. Cela suppose que des aides soient prévues pour que les conditions dans lesquelles ces pays développeront leurs systèmes de transports, d’habitat et de production industrielle soient compatibles avec nos objectifs d’émettre moins de gaz à effet de serre.

La dotation de ce fonds, et c’est là un élément qui s’ajoutera à l’agenda des solutions et à toutes les autres initiatives qui seront adoptées lors de la Conférence de Paris sur le climat, doit pouvoir atteindre un montant de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 – ce qui ne se fera pas entre 2019 et 2020. Il fallait donc créer d’ici à la Conférence de Paris une dynamique et une confiance de la part des pays en développement, afin qu’ils ne fassent pas obstacle à l’accord que nous recherchons. C’est du reste un problème que nous avons rencontré à Copenhague : on disait d’une part à ces pays qu’ils bénéficieraient d’une solidarité et qu’une aide viendrait, mais on n’était pas capable de le montrer et de doter un fonds ; d’autre part, on disait qu’il fallait signer l’accord tout de suite et que l’aide viendrait plus tard.

En septembre, le Président de la République a décidé d’annoncer que la France apporterait une contribution d’1 milliard d’euros. D’autres pays se sont alors engagés, comme vous l’avez rappelé – d’abord d’autres États européens : l’Allemagne et le Royaume-Uni, et d’autres à l’échelle internationale.

Nous allons donc continuer à travailler. L’un des objectifs que poursuit M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, dans la tournée internationale qu’il a engagée et qui comprendra notamment un déplacement en Asie dans les prochains jours, est précisément de nous assurer que tous apporteront leur juste contribution à la constitution de ce Fonds vert. Cette capitalisation initiale reste ouverte à tous les contributeurs intéressés du Nord et du Sud, y compris d’ailleurs à ceux du secteur privé. Le fonds pourra donc programmer ses premiers investissements d’ici à la COP 21 de Paris.

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