Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 13 janvier 2015 à 21h30
Questions à la ministre des affaires sociales de la santé et des droits des femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Madame la ministre, je souhaitais vous interroger dans le droit fil de vos propos concernant l’accès aux soins, et notamment sur l’évolution du tiers payant généralisé.

Vous nous dites souvent – et vous l’aviez d’ailleurs déclaré avec force le 15 octobre – qu’avec le tiers payant généralisé qui sera obligatoire en 2017, l’accès aux soins est parfaitement sécurisé, et que nous allons enfin apporter une vraie réponse.

Vous le savez, madame la ministre, cela vous a été dit à de nombreuses reprises, beaucoup de syndicats de médecins y sont opposés. Non pas par principe, j’insiste sur ce point, mais parce qu’à l’inverse des pharmacies, des laboratoires ou d’autres structures médicales beaucoup plus étoffées, ce n’est pas simple pour eux à mettre en place au quotidien.

Or la désertification médicale avance, même si des maisons de santé sont créées – et je reconnais avec vous qu’elles doivent être portées par des professionnels – et les généralistes ne veulent pas se noyer dans des tâches administratives, encore difficiles à assumer pour eux pour le moment.

Je souhaiterais que vous nous indiquiez où en est votre réflexion, puisque nous examinerons bientôt la loi santé, et si des assouplissements sont prévus. Avez-vous entendu le message émanant de nombreux syndicats de médecins généralistes sur la mise en place du tiers payant généralisé ?

En matière d’accès aux soins, vous avez partiellement supprimé les franchises médicales, mais il fallait aller vers la suppression totale de ces franchises. De même, comment se fait-il que le taux de remboursement de certains médicaments ait été abaissé, ce qui quelque part, entrave bien l’accès aux soins ?

En matière de désertification médicale – vous savez le sujet cher à mon coeur – force est de constater que malheureusement, les déserts s’amplifient. Dans le sud de l’Eure-et-Loir, département que je connais bien, c’est la quatrième maison médicale que nous créons. Pour autant, nous ne faisons que gérer la pénurie, dans des conditions extrêmement difficiles : nous avons attiré deux nouveaux praticiens, qui d’ailleurs n’ont pas été formés en France, mais viennent de Roumanie. D’ailleurs, il y a eu tellement de départs de médecins roumains vers la France que ce sont les médecins ukrainiens qui maintenant viennent en Roumanie !

Je souhaiterais que vous nous éclairiez sur les modalités de ce tiers payant généralisé afin que nous puissions voir si l’assouplissement est au rendez-vous, car cela est directement lié aux problèmes de l’accès aux soins. Par ailleurs, quelles nouvelles actions permettront d’enrayer durablement la désertification médicale ?

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