Par-delà la nécessité de dégager des moyens financiers au profit de l'AFITF à la suite de l'abandon de l'écotaxe poids lourds, la question est de savoir si nous sommes capables de faire prévaloir l'intérêt général dans notre pays. Et le problème n'est pas tant que les sociétés concessionnaires d'autoroute réalisent des profits mais que ces derniers soient éhontés au regard des intérêts de la nation.
Je trouve d'ailleurs bien naïfs ceux de nos collègues qui prônent une renégociation des tarifs autoroutiers. Car nous n'y parviendrons pas sans créer un rapport de force. Et c'est bien ce type de rapport que le président et le rapporteur de cette mission nous suggèrent d'instaurer en proposant non pas une renationalisation mais bien une résiliation par anticipation des contrats de concession. Leur proposition tendant à créer un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) allégé et géré par le secteur privé permettrait à l'État de maintenir son rôle stratégique tout en déléguant la gestion des autoroutes à des sociétés privées. Je remercie donc les auteurs de ce rapport pour leur excellent travail.