Intervention de Gérard Sebaoun

Séance en hémicycle du 10 décembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Rapport de l'observatoire national du suicide

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Sebaoun :

Ma question s’adresse à Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes et porte sur les travaux de l’Observatoire national du suicide, qui vient de remettre son premier rapport. L’observatoire pluridisciplinaire et indépendant que vous avez créé au mois de septembre 2013, madame la ministre, aborde toutes les dimensions du suicide : humaine, sociale, clinique et éthique. En France, un décès sur cinquante est un suicide. C’est dire si la question nous concerne tous ! De 2000 à 2010, près de 118 000 suicides ont été enregistrés, dont 73 % concernent des hommes. En 2011, on comptait 11 400 décès par suicide en France métropolitaine et environ 190 000 admissions aux urgences pour tentative de suicide, dont une majorité de femmes. Malgré une tendance à la baisse, la France affichait en 2010 un taux de suicide élevé dans l’Union européenne, les pays baltes étant les plus touchés et les taux les plus faibles s’observant dans les pays du Sud mais aussi au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.

Si la prévalence du suicide augmente avec l’âge, il n’en est pas moins la deuxième cause de décès des jeunes âgés de quinze à vingt-quatre ans, à hauteur de 16 %, après les accidents de la circulation. Le rapport aborde également la question des inégalités face au suicide : inégalité sociale car le risque est trois fois plus élevé pour les employés et surtout les ouvriers que les cadres, inégalité régionale car le risque est plus élevé dans la moitié nord du pays, et inégalité entre personnes car certains groupes sont particulièrement vulnérables comme les personnes détenues, sans domicile ou encore harcelées ou discriminées en raison de leur orientation sexuelle.

Enfin, les études portant sur la relation entre suicide et travail confirment l’existence d’un risque accru dans certaines professions : citons, sans être exhaustif, les surveillants de prison, les professionnels de la santé et de l’action sociale ou encore les exploitants agricoles. Madame la ministre, nous sommes face à un enjeu de santé publique dont les facteurs sont identifiés. Quelles suites comptez-vous donner à ce rapport ?

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