Intervention de Sandrine Doucet

Réunion du 19 novembre 2014 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Doucet :

Quel plaisir, madame la ministre, madame la secrétaire d'État, d'énoncer vos titres au féminin ! C'est un vrai changement, et ce n'est pas le seul.

À la rentrée universitaire 2014, 2,46 millions d'étudiants sont inscrits, soit une augmentation de 1,5 %. Ces générations sont confrontées à de grands défis, notamment celui de l'emploi.

Vous avez rappelé l'objectif européen de la moitié d'une classe d'âge diplômée de l'enseignement supérieur. Or il y a encore trop d'échecs à l'université ; peu de politiques ambitieuses avaient jusqu'ici été mises en oeuvre pour y remédier. Ces échecs entraînent une perte de confiance et de temps, mais aussi une perte d'argent pour ces étudiants qui n'ont jamais autant travaillé pour subvenir à leurs besoins, comme pour leurs parents qui n'ont jamais autant dépensé pour les études de leurs enfants. Seuls 55 % des étudiants obtiennent une licence en trois ans, et 16 % sortent du système sans diplôme. C'est là, vous l'avez dit, la question de l'orientation qui est posée.

La loi de refondation de l'école comme la loi relative à l'enseignement supérieur et à la recherche ont porté haut l'ambition de la démocratisation. Une grande importance a en particulier été accordée au dispositif bac-3bac+3, qui permet de mieux articuler enseignement secondaire et études supérieures. Des quotas ont également été instaurés pour l'accueil des bacheliers professionnels en STS et des bacheliers technologiques en IUT. Les résultats sont probants : le nombre de bacheliers professionnels a augmenté cette année de 10 % dans les STS, et le nombre de bacheliers technologiques a augmenté de 7 % en IUT.

Pourrez-vous nous fournir des données plus précises, par académie et par filière, pour apprécier ces évolutions ? Cela permettrait de dessiner des perspectives.

J'ai présenté, il y a quelques jours, un rapport qui montre le grand intérêt pour la réussite des étudiants des dispositifs de découverte mis en place en coopération avec les lycées. Comment développer ces projets, dans quel cadre et avec quels moyens ? Quelle marge d'initiative faut-il laisser aux établissements ?

Comment s'articulent la question des moyens alloués aux établissements publics d'enseignement supérieur et de recherche et celle de la mise en place des COMUE ?

Les étudiants se sont inquiétés de hausses possibles des frais d'inscription. Madame la secrétaire d'État, vous aviez précisé que le Gouvernement s'engageait à limiter l'augmentation des frais d'inscription à 0,7 % pour la rentrée 2014, chiffre inférieur à l'inflation. Comment pouvez-vous rassurer à nouveau les étudiants, tant sur la question des frais d'inscription que sur tout autre moyen de sélection qui viendrait contredire notre volonté d'un haut niveau d'exigence en faveur de la démocratisation ? Alors que celle-ci piétine en Europe – dans les universités madrilènes, les frais s'élèvent maintenant à 4 000 euros par an en première année et, dans les universités anglaises, les contrats zéro heure s'étendent –, je salue votre volonté de mettre en avant l'ouverture au plus grand nombre et la consolidation des parcours universitaires.

1 commentaire :

Le 08/12/2014 à 10:15, laïc a dit :

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"16 % sortent du système sans diplôme"

Qu'est-ce qu'on peut faire comme métier si on sort de la fac sans diplôme ? D'une part, l'ex-étudiant n'a pas de formation reconnue, donc pas de qualification à faire valoir pour trouver un stage ou un CDD, et d'autre part, bien que n'ayant pas de diplôme, l'ex-étudiant aura néanmoins une estime de soi qui l'empêchera d'accepter des métiers vus par lui comme indigne. Et de toute évidence, les métiers auxquels on peut accéder sans diplôme sont forcément inintéressants et indignes.

Savez-vous, messieurs dames de la commission, qu'à Nanterre, université que je connais, seulement deux assistantes sociales sont présentes deux demi journées par semaine pour des milliers d'étudiants ?

Si vous voulez vraiment en finir avec le malaise étudiant, et trouver une issue pour ces étudiants qui sont en échec scolaire, et ne pas les laisser sans avenir et désespérés à la sortie de la fac, ne pensez-vous pas qu'il serait urgent de développer l'aide à l'orientation dans les facs par un suivi plus conséquent que celui que l'on a actuellement ?

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