Intervention de Gabriel Serville

Réunion du 4 novembre 2014 à 9h30
Commission élargie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

La perte de 756 millions d'euros de crédits pour la mission « Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales » depuis le début de ce quinquennat me paraît on ne peut plus alarmante, même si je salue le choix que vous avez opéré de préserver les crédits du programme 154 « Économie et développement durable de l'agriculture et des territoires » pour l'outre-mer.

Néanmoins, si l'esprit de solidarité envers nos compatriotes ultramarins m'oblige à me réjouir de l'augmentation des crédits alloués sur le triennal, je reste perplexe sur le fléchage subsidiaire qui a été arrêté. En effet, alors que l'indépendance agricole fait particulièrement défaut en Guyane, les crédits qui lui sont dédiés sont en baisse de 16 %, baisse imputable majoritairement à une diminution de 35 % des crédits du programme 215 « Conduite et pilotage des politiques de l'agriculture ». Pourtant, ces crédits me paraissent vitaux dans un territoire où la majorité des exploitations consiste en de petites unités vivrières, qui ne peuvent suffire à alimenter une population sans cesse croissante. Personne n'ignore le manque de moyens, notamment humains, dont souffre la filière agricole guyanaise, la raréfaction des porteurs de projets, résultant en partie de la lourdeur des démarches nécessaire pour disposer du foncier.

Pour ce qui est du programme 149 « Forêt », je me dois, là aussi, de vous signifier ma profonde déception car, avec quatre-vingt mille kilomètres carrés de forêt primaire, la Guyane va bénéficier de moins de 600 000 euros de crédits. Il faut se rendre compte que l'ONF, qui bénéficie majoritairement de ces crédits, gère 90 % du territoire guyanais où son action est sans commune mesure avec ses pratiques dans l'hexagone puisque, outre les missions de conservation et de police des forêts, il apporte un appui vital aux opérations de gendarmerie dans le cadre de la lutte contre l'orpaillage illégal.

Aussi, monsieur le ministre, je vous demande de bien vouloir m'apporter quelques précisions sur ce qui a été décidé pour assurer le financement de la politique agricole en Guyane.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion