Intervention de Éric Alauzet

Séance en hémicycle du 6 novembre 2014 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Alauzet :

Monsieur le ministre, pour avoir reçu la Fédération nationale du bois à plusieurs reprises, vous connaissez parfaitement la situation difficile dans laquelle se trouvent les scieries. Ma question porte en particulier sur la Franche-Comté, région couverte à 50 % par la forêt. Les scieries doivent faire face à une pénurie d’approvisionnement en bois en raison d’exportation de grumes en direction des pays émergents, principalement la Chine, qui pratiquent des prix d’achat très attractifs pour les producteurs. Ainsi, en 2013, un million de mètres cubes de bois brut sont partis directement à l’export sans être valorisés par nos scieries.

Pourtant, la filière bois représente une part importante de l’activité économique française – 60 milliards de chiffre d’affaires, soit 4 % du PIB de la France – mais 10 % du déficit de notre balance commerciale : malheureusement, la valeur ajoutée nous échappe. Si cette situation devait perdurer, nous assisterions immanquablement à des fermetures de scieries : 450 000 emplois sont menacés de manière directe ou indirecte.

De plus, alors que le rapport du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, alerte à nouveau sur la nécessité de changer au plus vite nos comportements pour limiter les conséquences du réchauffement climatique, vendre des grumes de bois en Asie alors qu’elles pourraient être transformées en France constitue un non-sens.

Pour améliorer la situation, nous devons agir au plus vite, en complément des mesures que vous avez prises, monsieur le ministre, pour assurer la mobilisation de la ressource : il nous faut favoriser la contractualisation entre les propriétaires forestiers et les scieries, pour assurer un approvisionnement en grumes, ce qui peut prendre du temps, un temps qui risque d’être excessif. Par ailleurs, instaurer des quotas à l’export, permettant de limiter la sortie de grumes, se pratique fréquemment à travers le globe, même si cela pose un problème juridique.

Monsieur le ministre, quelles actions vous semblent les plus efficaces et comment comptez-vous agir : quelles sont les mesures concrètes, complémentaires que vous entendez mettre en oeuvre pour sauvegarder nos scieries et préserver l’avenir de la filière agricole ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion