Intervention de Louis Schweitzer

Réunion du 29 octobre 2014 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Louis Schweitzer, commissaire général à l'investissement :

Les développements dans ce secteur ont été sans conteste plus lents aux États-Unis, parce que la pression politique y était moins forte et la fiscalité sur le carburant moins lourde.

Sur les carburants du futur, des programmes en cours. La première génération n'affiche pas un bilan coûts-avantages positif en termes écologiques ; la seconde en est au stade de la recherche développement ; la troisième n'en est vraiment qu'aux balbutiements.

Quant au TGV, j'ai été associé dans de précédentes fonctions à la mise en place de la ligne Paris-Lyon. La Cour des comptes a raison de mettre le holà sur les infrastructures. Mais le système actuel demeure pertinent, même en le comparant avec le Japon. En desservant des gares qui ne sont pas les seules gares TGV, les trains attirent beaucoup plus de voyageurs, même si cela réduit l'utilisation effective du matériel au maximum de ses capacités. Ainsi, un kilomètre de voie nouvelle attire en France cinq fois plus de voyageurs qu'en Espagne. Je rencontrerai prochainement le président de la SNCF pour m'entretenir avec lui des TGV du futur. J'attends donc pour me former une opinion. Mais je crois que le projet allemand en cours est surtout lié à un problème de financement des infrastructures outre-Rhin. Il s'agit donc, à mon sens, d'une approche de substitution, car je ne crois pas que l'avenir appartienne à des trains à grande vitesse roulant moins vite. (Sourires)

Au sujet de la lourdeur des procédures, j'espère pouvoir apporter, au cours d'une prochaine audition, des exemples concrets de réduction des délais. Que les demandes soient si peu nombreuses dans le domaine de la transition énergétique tient à mon sens à ce que les délais d'examen de ces dossiers soit si long. Encore faut-il admettre que les incertitudes sont elles aussi assez grandes sur leur viabilité économique.

Comme mon prédécesseur, je doute que les investissements d'avenir constituent un outil de relance, vu leur volume et leur rythme d'engagement, soit environ 4 à 5 milliards d'euros par an. C'est un ordre de grandeur qui n'est pas cohérent avec une relance par l'investissement. Le programme européen du président Juncker a une tout autre échelle. Les programmes d'investissement d'avenir ont néanmoins un effet positif. Mais, surtout, ils permettent d'empêcher que la crise compromette l'avenir de façon durable, en dressant d'autres obstacles devant la croissance revenue, si elle devait avoir un caractère non soutenable.

Car, dans un monde de compétition, la France ne peut se positionner de manière avantageuse par des prix extrêmement bas. Dans cette perspective, l'innovation constitue un élément de compétitivité essentiel. Les programmes d'investissement d'avenir ont donc un effet positif sur la balance commerciale de la France et sur la création d'emplois, même s'ils ne visent pas un résultat macro-économique immédiat.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion