Intervention de Guillaume Larrivé

Séance en hémicycle du 28 octobre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Justice

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

La commission des lois n’a pas été saisi de cet amendement du Gouvernement, non plus que des autres d’ailleurs, puisqu’ils ont présentés de manière presque subreptice en séance. À titre personnel, je suis défavorable à un tel amendement.

S’agissant du nombre de places d’incarcération, vous faites face à deux difficultés majeures en forme de paradoxe, madame la garde des sceaux. Je tiens à les rappeler, chiffres à l’appui. D’une part, vous reconnaissez, dans le bleu budgétaire, que le nombre de détenus est appelé à diminuer dans les années à venir sous l’effet direct de la loi dite « Taubira » votée en août 2014. Voici les chiffres – comme ce sont ceux du bleu, je suppose que, pour une fois, ils ne seront pas contestés par le Gouvernement – : le nombre de personnes incarcérées était au 1er juillet 2014 de 68 100, et le Gouvernement prévoit qu’il baisse à 66 800 en moyenne en 2015, 66 500 en 2016, 66 200 en 2017, soit une diminution de 2,7 % en trois ans. Mais, parallèlement et paradoxalement, la capacité d’accueil du parc pénitentiaire restera très en deçà des besoins puisque vous ne prévoyez pas de la porter au-delà de 60 397 places en 2017. Cela veut dire que cette année-là, il devrait y avoir 66 200 détenus pour 60 397 places. Le principe de l’encellulement individuel, aux termes mêmes de vos prévisions, ne pourra donc pas être respecté à la fin de l’année 2017. Dès lors, cet amendement est absurde au plan opérationnel et donc au plan juridique. Il est l’aveu de votre impuissance à augmenter la capacité d’accueil du parc pénitentiaire.

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