Intervention de Michel Sapin

Réunion du 22 octobre 2014 à 21h00
Commission élargie

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Je suis obligé de revenir à la froideur des chiffres, qui constitue malheureusement mon lot.

Il ne faut pas opposer dons et prêts : complémentaires les uns des autres, ils sont mis en oeuvre en fonction des situations des pays et des projets, dans un objectif d'optimisation des ressources, qui deviennent rares. Dans un même pays, fût-il pauvre, des projets de caractère énergétique indispensables au développement peuvent être économiquement viables et n'ont pas besoin d'être financés par des dons, alors que d'autres projets ne peuvent être financés que de cette manière. Les prêts maximisent le volume de l'aide apportée. Les crédits qui sont alloués à leur financement conservent d'ailleurs à la France sa place éminente au sein de l'Agence internationale de développement.

Quant au Fonds vert pour le climat, la contribution française se partagera entre dons et prêts, car des financements privés peuvent être également mobilisés, notamment dans le secteur énergétique. L'Allemagne, le Japon et l'Union européenne ont aussi recours à ces modes de financement.

Une question portait sur l'aide au secteur privé, qui concernait une action spécifique en Tunisie et en Palestine. Elle sert principalement à soutenir les petites et moyennes entreprises qui acquièrent du matériel français. Pour la Palestine, cette aide est versée seulement sous la forme de dons, compte tenu de la situation sur place.

En conclusion, chacun s'interroge sur le sens de ces économies. Les uns veulent toujours plus d'économies, mais sans jamais les préciser ; les autres veulent toujours plus de dépenses. Ayant l'expérience de la coopération décentralisée, je voudrais cependant souligner qu'il ne faut pas s'arrêter à la seule masse des crédits. Il est possible de dépenser moins en étant aussi efficace, voire davantage. C'est là une démarche tout à fait adaptée à la situation actuelle. En l'espèce, le Fonds vert pour le climat est un bon exemple : la concentration des financements, associée à la simplification, évite tout saupoudrage et crée surtout un effet de levier.

Je comprends que les réductions de crédits créent parfois des frustrations au regard de nos ambitions en matière de générosité et de notre conception de ce que doit être la France. Néanmoins, dans un contexte budgétaire contraint, l'efficacité de la dépense publique doit être pour nous la priorité, y compris dans ce domaine.

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