Intervention de François Brottes

Réunion du 15 octobre 2014 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président :

Nous sommes réunis ce matin afin d'analyser les conséquences des tensions russo-ukrainiennes sur l'économie française. Laissant le volet géopolitique de la crise aux commissions de la défense et des affaires étrangères, nous souhaitons évaluer l'impact – réel et potentiel – de ces événements sur différentes filières et passer en revue les mesures susceptibles de le neutraliser. Nous avons le plaisir d'accueillir les membres du cabinet du ministre de l'agriculture – M. Stéphane Le Moing, directeur de cabinet adjoint et Mme Christine Avelin, conseillère – MM. Laurent Grandin et Louis Orenga, respectivement vice-président et directeur général d'Interfel, M. Roquefeuil, président du CNIEL et M. Philippe Sauquet, président Gas and Power de Total.

L'agro-alimentaire – notamment les filières des fruits et légumes, du lait et de la viande – et l'énergie sont les deux secteurs potentiellement concernés par les tensions en cours. Les enjeux sont importants : les fruits et légumes représentent un tiers des exportations de produits agroalimentaires de l'UE vers la Russie, et la situation est d'autant plus difficile pour la France que ses concurrents européens ont bénéficié cette année d'une récolte très abondante et reporteront les volumes non exportés sur le marché communautaire. Les exportations européennes de viande vers la Russie – dont la part française représentait 135 millions d'euros en 2013 – sont également frappées d'embargo, même si celui-ci prend pour prétexte des raisons sanitaires. Les exportations européennes de lait et de produits laitiers vers la Russie pèsent 1 milliard d'euros, dont 120 millions d'euros reviennent à la France ; le retournement du marché international provoque depuis plusieurs mois une baisse sensible du prix de ces marchandises, que l'embargo russe pourrait accentuer.

Les réactions – au niveau tant national qu'européen – ne se sont pas fait attendre. Pourtant, le 10 septembre 2014, l'UE a annoncé la suspension des aides à la production de fruits et légumes, eu égard au doute sur la validité des données soumises par la Pologne dont les producteurs ont réclamé à eux seuls 87 % de l'enveloppe, mettant l'ensemble du dispositif en péril. Les représentants du ministère nous exposeront les soutiens aujourd'hui mis en place et les professionnels en commenteront la pertinence.

S'agissant des conséquences des tensions russo-ukrainiennes sur les importations européennes de gaz, Gérard Mestrallet – PDG de GDF Suez – nous a rassurés, arguant que la France ne dépendait qu'à 15 % des approvisionnements russes ; l'Europe dans son ensemble compte pourtant sur la Russie pour 40 % de ses importations. Nous souhaitons connaître l'avis du groupe Total sur cette question.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion