Intervention de Élisabeth Guigou

Séance en hémicycle du 4 juillet 2012 à 15h00
Débat sur les résultats du conseil européen des 28 et 29 juin 2012

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères :

L'engrenage de la dégradation économique, sociale et politique a atteint son paroxysme en Grèce.

La situation tragique de ce pays illustre d'ailleurs les effets d'une politique mécanique et brutale qui casse tout dynamisme économique et enclenche un cycle récessif ainsi qu'une détresse sociale insoutenable. En dépit des efforts consentis par le peuple italien, l'Italie aussi est frappée de plein fouet par le coût du refinancement de sa dette. Quant à l'Espagne, elle s'enfonçait sous le poids des difficultés de ses banques.

Comme l'a relevé, il y a peu, Jacques Delors, poursuivre dans cette voie aurait été s'enfoncer dans la stagnation économique et le déclin. Cela fait d'ailleurs des mois que nos partenaires du G8 et du G20 et les opérateurs des marchés financiers placent au premier rang de leurs inquiétudes la stagnation de la croissance. Encore tout récemment, l'OCDE nous a mis en garde contre une sévère récession.

C'est pour toutes ces raisons que, dès son investiture, le Président de la République a placé au premier rang de son agenda européen l'exigence d'un pacte pour la croissance.

Je veux rappeler que le Président, avec la Chancelière dès le 15 mai, c'est-à-dire le jour même de son investiture, et avec les autres dirigeants européens lors du Conseil européen informel du 23 mai, a exposé ses propositions concrètes pour réorienter l'Europe vers la croissance et l'emploi, tout en réaffirmant son exigence de réduction, en France, des déficits pour un retour à l'équilibre en 2017, et la négociation a enfin abouti.

Ce dernier Conseil a adopté une stratégie d'ensemble qui comporte plusieurs volets : des mesures immédiates et concrètes de soutien à la croissance – le ministre vient d'en parler –, une supervision bancaire européenne, des mesures de solidarité pour diminuer le coût des emprunts et aider les États en difficulté à maîtriser leur dette, et enfin des perspectives pour améliorer le fonctionnement de la zone euro par une « intégration solidaire », comme nous l'avions souhaité.

C'est donc un succès incontestable, celui, je dois le souligner, de la nouvelle diplomatie européenne de la France voulue par le Président François Hollande et conduite avec brio par le ministre des affaires étrangères et par le ministre des affaires européennes. (Interruptions sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Le Président de la République a voulu, dès le soir de son investiture, engager le dialogue avec la Chancelière pour construire, au cours de rencontres successives, une relation fondée sur la fermeté et le respect afin que la France et l'Allemagne puissent continuer à entraîner l'Union européenne sans dominer leurs autres partenaires. Le travail commun engagé avec le président de l'Eurogroupe et celui du Conseil italien, et l'attention qui a été portée aux demandes de l'Espagne, montrent que désormais, la diplomatie de notre pays, sans négliger le moteur franco-allemand, est attentive aux besoins et aux propositions d'autres États membres, ainsi qu'à celles, trop longtemps ignorées je dois le dire, des présidents du Conseil, de la Commission et du Parlement européen.

Le ministre des affaires étrangères vient de rappeler le dispositif global, qui comporte plusieurs volets.

S'agissant du pacte de croissance, son chiffre global, 120 milliards d'euros, représente 1 % du produit intérieur de l'Union européenne,…

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