Intervention de Christian Estrosi

Séance en hémicycle du 18 juillet 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 2, amendement 184

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Estrosi :

Il est incroyable de voir que dans ce projet de loi qui prévoit 7 milliards d'euros d'impôts supplémentaires, la seule grande mesure d'économie que vous proposez soit de supprimer à 9,5 millions de salariés près de 500 euros en moyenne de pouvoir d'achat chaque année.

Alors que vous nous expliquez que votre mesure permettra de créer des emplois, je pose une question. En 2007, nous étions aux 35 heures et les heures supplémentaires n'étaient pas défiscalisées. Pour autant, cela permettait-il de créer plus d'emplois ? En fait, vous nous proposez de revenir à la situation de 2007. Vous ne créerez donc pas plus d'emplois. C'est bien la démonstration que ce que vous dites est faux.

Je prendrai l'exemple d'une entreprise située dans la ville dont j'ai l'honneur d'être le maire : 2,2 millions étaient inscrits au budget primitif 2012 au titre des heures supplémentaires. Or ce que vous allez voter aujourd'hui me conduirait à trouver 1,8 million supplémentaire. Je suis donc obligé de prévenir d'ores et déjà près de 2 000 salariés qu'ils ne toucheront plus d'heures supplémentaires.

Avec ces 2,2 millions d'euros, nous pourrons tout juste recruter trente-cinq salariés, dans une collectivité où 163 métiers différents sont exercés – il y a des espaces verts à entretenir, des transports et des cantines scolaires à gérer. Alors que nous devons être vigilants en matière de fiscalité locale, de marge d'autofinancement, de non-augmentation de la dette de nos collectivités, vous allez faire perdre du pouvoir d'achat à l'ensemble des salariés les plus modestes de notre pays. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

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