Intervention de Yves Albarello

Réunion du 22 juillet 2014 à 16h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Albarello :

Vous apparaissez devant nous comme un grand capitaine d'industrie placé à la tête d'un porte-avions où l'atterrissage n'est pas aisé. Car l'autoroute A1 est saturée, tandis que la route départementale RD 212 n'est pas encore rénovée. Certes, les travaux ont commencé et Aéroports de Paris en finance une partie, ce qui constitue une première. Mais il faut faire davantage si nous voulons que la France reste la première destination touristique au monde. Candidate à l'accueil de l'Exposition universelle 2025, Paris pourrait se voir opposer l'absence de liaison directe entre la ville et son principal aéroport.

Où en sont les projets de la société qui réunit l'État, ADP et Réseau ferré de France (RFF) ? S'oriente-t-elle vers une arrivée de la future ligne express à la gare du Nord ou à la gare de l'Est ? La ligne express sera-t-elle une ligne dédiée ou une ligne partagée ? Le financement laisse au demeurant souvent apparaître un écart entre les intentions annoncées et la réalisation. Quelles sont aujourd'hui les pistes de financement envisagées, hormis une nouvelle taxe sur Air France qui ne serait pas souhaitable ?

Sur un plan environnemental, la plateforme de Charles-de-Gaulle, avec ses deux doublets de pistes, constitue un vaste ensemble imperméabilisé dont les eaux de pluie sont, pour 90 %, directement rejetées dans le bassin de la Renardière, de telle sorte que la station de traitement des eaux s'en trouve saturée. Ne faudra-t-il donc pas en construire une nouvelle pour que le cercle vertueux soit atteint sur le plan écologique ?

Quant à vos rapports avec les compagnies utilisatrices, vous avez augmenté de 30 % en huit ans les droits à payer par votre premier client, Air France. En vertu du principe de la caisse aménagée, qui limite le subventionnement des services aéroportuaires par les activités commerciales, la présence de boutiques et de restaurants ne définit plus le niveau de la redevance. Elle a augmenté ainsi de 3 % par an. Or Air France réalise des pertes depuis six ans, tandis qu'Aéroports de Paris affiche un excédent brut avant soustraction des intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions sur immobilisations (EBITDA) d'un milliard d'euros en 2013. Un retour à une caisse unique faciliterait donc les choses.

Enfin, je crois qu'Aéroports de Paris est la première plateforme d'Europe pour le nombre de mouvements, et Londres la première pour le nombre de passagers. Quand l'aéroport de Charles-de-Gaulle passera-t-il devant celui de Heathrow y compris sur ce dernier critère ?

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