Intervention de Joaquim Pueyo

Séance en hémicycle du 7 juillet 2014 à 21h30
Agriculture alimentation et forêt — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

Nous arrivons au terme de l’examen de ce texte, qui est le fruit d’un long travail partenarial. Je tiens à exprimer ma satisfaction sur les dispositions de ce projet de loi, notamment celles de l’article 1er qui vise à prévenir les crises alimentaire, énergétique, climatique et sanitaire. Cet article rappelle que le projet de loi, soucieux de justice sociale et protection de l’environnement, a l’ambition de reconnecter les populations et les productions de leurs territoires notamment grâce au soutien qui sera apporté aux circuits courts et à l’éducation alimentaire.

Les dispositions de cet article sont cohérentes avec les problématiques actuelles de développement : réorientation de l’agriculture vers l’agroécologie, en lien avec la nécessaire transition écologique et la préservation de la biodiversité. Cette orientation agroécologique répond parfaitement aux attentes des citoyens qui demandent la garantie d’une alimentation saine, allant de pair avec une agriculture respectueuse du milieu naturel. Inventer de nouvelles méthodes de culture, transformer les systèmes de production pour une meilleure autonomie et réduire l’emploi des produits phytosanitaires sont, à mon avis, les prochains défis du monde agricole.

Par ailleurs, les évolutions portées par cet article apparaissent, aux yeux de certains encore, comme des contraintes. Nous l’avons entendu à plusieurs reprises ici. Nous devons les transformer en éléments positifs. La loi d’avenir laisse place à une agriculture diversifiée, en s’attachant à promouvoir les spécificités territoriales – le bocage comme les zones de montagne – qui valorisent les productions et augmentent leur valeur ajoutée.

À cette fin, ce texte instaure un outil phare, le groupement d’intérêt économique et environnemental, dont les agriculteurs devront se saisir. Il doit permettre au monde agricole de formaliser des démarches collectives, de s’engager avec sérénité vers de nouvelles pratiques tout en maîtrisant ses capacités de production.

Rien ne devrait être plus performant, sur le plan économique, écologique et social, que le développement d’une production adaptée à chaque terroir. Cependant, pour faire face à l’industrialisation et à une tendance à l’uniformisation, l’agriculture aura besoin de soutiens publics, orientés prioritairement vers les projets ancrés dans les territoires. Dans mon département de l’Orne par exemple, l’agriculture, qui est principalement orientée vers l’élevage et la production laitière, ne pourra garder son identité qu’à cette condition.

L’heure est venue de produire autrement pour faire face aux deux enjeux que sont la souveraineté alimentaire et la santé publique, mais également pour assurer l’équilibre de nos territoires et de notre maillage rural. Le monde agricole doit pouvoir être fier d’être l’artisan de cette évolution, et il est impératif de le soutenir. Tel est l’objet du texte.

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