Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 7 juillet 2014 à 21h30
Agriculture alimentation et forêt — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Monsieur le ministre, quels que soient votre talent oratoire et les courants empathiques qui peuvent circuler entre certains parlementaires doués pour manier le verbe et émouvoir à juste titre, tant la situation du pays est difficile, nous sommes dans un monde ouvert dans lequel de grandes entreprises capitalistiques rachètent la première des matières premières du futur : la terre arable. Les Chinois mènent une politique colonialiste et expansionniste dans tout le Pacifique et toute l’Afrique de l’Est. Nous sommes chassés par les États-Unis d’Amérique de la partie ouest de l’Afrique. Dans le même temps, l’Union européenne et l’OTAN poursuivent leur politique folle d’annexion vers l’Ukraine.

Je reste persuadé que cette affaire concernera à terme l’agriculture car l’Ukraine, historiquement, reste le grenier à blé de l’Europe de l’Est. En vous parlant, je pense non seulement à toutes les agricultures que vous avez citées, mais surtout à nos locomotives exportatrices, productrices de céréales et de protéines végétales.

Nous trouvons, de ce côté de l’hémicycle, que votre projet de loi obéit à la logique d’un monde qui serait parfait, irréel, dans lequel des frontières, des limites, seraient posées entre la plaque continentale européenne et la plaque continentale nord-américaine.

Or, en ce moment même se négocie un traité de libre-échange entre les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne, dont on ne sait pas bien, lorsque l’on lit les documents en anglais et en français, quelles en sont les dispositions. De surcroît, les Parlements nationaux ne devraient pratiquement pas être consultés, si ce n’est pour ratifier ce qui aura déjà été décidé par des experts car, rappelons-le, des gens remarquablement intelligents et brillant, extrêmement formés, décident pour l’ensemble des peuples.

Une fois encore, votre projet de loi compliquera, comme l’ensemble des textes de ce gouvernement, la vie des exploitants agricoles malgré les bonnes intentions que l’on peut entendre ici ou là. Nous allons ainsi passer sans doute encore du temps à discuter du GIEE dont on ne sait pas exactement ce qu’il définit. Il serait plus simple de revenir à la raison et que le Gouvernement laisse les exploitants de ce pays créer des richesses, supprime l’inflation normative et leur rende la confiance. Ce sont eux qui connaissent leur travail, ce sont eux qui travaillent la terre, ce sont eux qui ont accompli d’infinis progrès pour limiter la quantité d’intrants dans le sol.

J’entends des discours qui m’inquiètent considérablement car, malgré vos bonnes intentions, nous sommes en pleine dérive normative, laquelle cède à des mots-clés, qui sont des mots creux.

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