Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 7 juillet 2014 à 21h30
Agriculture alimentation et forêt — Discussion générale

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Je voudrais répondre à l’ensemble des interventions, mais surtout aux deux dernières.

Monsieur Lassalle, il ne s’écrira jamais une histoire unique de l’agriculture. Les histoires sont multiples. Malgré les difficultés, il faut toujours être capable de se projeter. La mise en place de l’indemnité viagère de départ, dans les années 1970, les grands remembrements, qui ont restructuré le paysage et l’agriculture, le passage du cheval au tracteur ont été des bouleversements majeurs. Comme vous, à l’époque, j’ai rencontré des agriculteurs désespérés. Le père Briolet, dans mon village, ne s’est jamais remis du remembrement ; il ne s’est jamais remis de l’idée qu’il avait perdu une de ses terres, non loin de là, à Chansort. Et il en est mort. J’ai cela en tête aussi !

Ces grandes évolutions ont bel et bien existé dans l’histoire. L’on fait comme si l’on découvrait aujourd’hui les difficultés, comme si l’agriculture n’en avait jamais connu auparavant. Soyons sérieux : nous sommes tous ici issus de ce territoire, de ce terroir, de cette ruralité. Tout le monde se souvient de l’histoire difficile de l’agriculture.

Et si chaque étape de l’histoire a eu sa responsabilité, celle de la modernisation de l’agriculture, celle du développement de la production agricole après la guerre, celle de la restructuration de l’agriculture, quelle est la nôtre aujourd’hui ? Qu’avons-nous à faire ? Nous pouvons bien sûr parler de ce qui se passe dans le monde, mais ce qui est certain, c’est que nous avons la responsabilité – regardez ce qu’il se passe avec le réchauffement climatique – de combiner la production agricole avec l’enjeu environnemental.

Le débat autour de l’agro-écologie, au-delà des débats techniques, porte un message pour demain : non pas un message pessimiste par lequel tout serait fini, mais un message d’avenir, de continuité de l’activité agricole.

J’en profite pour souligner les paradoxes des députés UMP – il est dommage que M. Courtial soit parti car son intervention était symptomatique. N’a-t-il pas, pour sa part, reproché à notre texte d’être fumeux et pas normatif quand d’autres prétendent que ce texte, normatif à l’excès, imposerait toujours plus de règles aux agriculteurs ? Il faudrait savoir !

Au cours du débat relatif aux GIEE, les groupements d’intérêt économique et environnemental, combien de fois nous avez-vous demandé de poser des règles plus claires pour que la situation soit plus carrée, moins floue, jusqu’à ce qu’André Chassaigne intervienne pour rappeler que l’essentiel se tenait peut-être dans ce qui n’était pas bien défini. Oui, l’essentiel y est !

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