Intervention de Jean-Marc Germain

Séance en hémicycle du 30 juin 2014 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificative pour 2014 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Germain :

Le deuxième levier du retour de la croissance, c’est l’emploi. Quand l’économie est à l’arrêt, c’est l’emploi qui fait la reprise, pas le contraire. On l’a vu en l997, avec les emplois jeunes. Aujourd’hui, on nous annonce 150 000 chômeurs supplémentaires fin 2015. Eh bien, créons 150 000 emplois d’avenir, créons 150 000 contrats d’apprentissage, et conjurons ce mauvais présage !

En matière de lutte contre le chômage, des leviers existent, qu’il nous faut mobiliser à plein. Je vous assure que si, fin 2015, nous affichons enfin une baisse des chiffres du chômage, la France aura un visage autrement plus souriant.

Je vous entends déjà nous demander comment financer tout cela sans creuser les déficits. Nous avons déjà eu ce débat lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative : en concentrant les baisses d’impôts et les baisses de cotisations prévues pour les entreprises sur celles qui en ont réellement besoin. Je le disais, les textes prévoient 41 milliards d’euros en tout pour les entreprises à l’horizon 2017. Ma conviction est que l’on peut faire beaucoup mieux, avec moins.

Ciblons ces fonds sur les entreprises exposées à la concurrence, fléchons ces moyens sur la recherche, l’innovation, la formation, le verdissement de l’économie. Adoptons un principe simple : pas un euro pour les entreprises ne doit aller ailleurs que dans l’emploi ou l’investissement, et tout euro qui partirait ailleurs doit être remboursé. Nous avons défendu ce principe pour les crédits d’impôts dans le PLFR, nous le ferons ici pour les baisses de cotisations.

C’est une exigence économique, mais aussi morale : on ne peut pas demander de tels efforts aux Français sans leur donner l’assurance, par la loi, que leurs efforts ne seront pas vains. Bien sûr, il faut aussi se battre à Bruxelles pour obtenir une trajectoire plus raisonnable de réduction des déficits, comme le fait d’ailleurs le Président de la République. La présidence Renzi offre quelques espoirs d’y parvenir.

Chers collègues, la semaine dernière, nous avons fait honneur à notre mandat de député en débattant ensemble sur les meilleures façons de sortir de la crise. Nous l’avons fait aux yeux de tous, dans cet hémicycle qui est le coeur battant de la démocratie. Alors que la France et le Nigeria sont toujours à égalité, formons ensemble un voeu, celui de marquer enfin des buts contre le chômage !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion