Intervention de Noël Mamère

Séance en hémicycle du 9 novembre 2012 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2013 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Par ailleurs, il nous semble nécessaire de revenir sur la volonté de « promouvoir le développement responsable de l'énergie nucléaire civile, dans le respect des plus hauts standards de sûreté, de sécurité, de respect de l'environnement et de non-prolifération », telle qu'exprimée par l'objectif n° 2 du projet annuel de performance du programme « Action extérieure de l'État ». Un tel objectif ne peut que faire sourire un écologiste.

Nous ne voyons pas très bien, après Fukushima, Tchernobyl et Three mile Island, comment conjuguer nucléaire et « respect de l'environnement », et comment le nucléaire civil ne serait pas le prolongement du nucléaire militaire – il n'y a qu'à regarder ce qui se passe en Iran.

Nous défendrons un amendement afin que notre pays change de logique. Nous pensons en effet que l'État français, plutôt que d'exporter son savoir-faire militaire et nucléaire, serait plus avisé d'exporter ses valeurs et sa culture. Le rayonnement de notre pays se déploie bien mieux ainsi, nous le savons, qu'au travers de la diplomatie économique ou des exportations de sécurité, de défense ou de nucléaire. Nous souhaitons en conséquence, par un redéploiement de crédits, divertir une partie du budget consacré au nucléaire pour l'investir dans la culture.

Enfin, nous nous félicitons de la création du service européen d'action extérieure. L'action extérieure de l'État ne peut s'imaginer et se concevoir que dans un cadre européen. Ainsi, nous continuons à défendre par l'idée d'un siège européen au Conseil de sécurité de l'ONU. Le rayonnement de la France passe aussi par les actions de l'Union européenne. Il suffit pour s'en convaincre d'évoquer la question de l'aide au développement. Nous aurons ce débat lundi prochain : en examinant les crédits de l'aide publique au développement, nous aurons l'occasion de répéter qu'il est nécessaire d'atteindre l'objectif consistant à y consacrer 0,7 % du revenu national brut ; cela ne doit pas rester un Graal inatteignable.

Avec les quelques réserves que je viens d'exposer, le groupe écologiste votera les crédits de l'action extérieure de l'État, non sans avoir défendu quelques amendements. (Applaudissements sur les bancs des groupes écologiste et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

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