Intervention de Alain Charmeau

Réunion du 16 avril 2014 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Alain Charmeau, président d'Astrium SAS Airbus Défense et Espace :

Le prochain tir de M 51 et prévu dans moins d'un an. Notre société a dégagé les ressources humaines nécessaires pour analyser très rapidement l'origine technique de l'échec du précédent essai, sans conséquences sur notre contribution à la posture de dissuasion ou à l'activité spatiale. Cela témoigne de notre socle de compétence, au service de la dissuasion. Les coûts associés à cet événement ont été financés par un étalement de programme.

Pour répondre à madame Poumirol, je souligne que MM. Enders et Gerwert ont engagé de manière très claire un effort d'augmentation de la recherche autofinancée au sein de la branche espace et défense, laquelle représente 350 millions d'euros en 2014 et dont la croissance va se poursuivre. La visite récente de M. Enders au site des Mureaux témoigne de sa motivation en faveur des activités spatiales et de défense. Les 15 % de réductions d'effectifs dont je parlais ne concernent que la partie lanceurs et missiles balistiques, et il s'agit d'une conséquence directe de la politique de réduction de coûts que nous menons pour améliorer notre compétitivité, notamment face aux lanceurs américains, ainsi que de la diminution des budgets de défense. Cela n'a rien à voir avec la mise en place de la nouvelle organisation issue de la création d'Airbus défense et espace. L'effet des synergies résultant de celle-ci est de l'ordre de 2 à 3 % des effectifs. S'agissant de l'établissement de Toulouse, les diminutions d'effectifs seront en tout état de cause inférieures aux 15 % de l'ensemble de la branche, notamment en raison des récentes commandes de satellites.

Les questions de la motivation et de l'embauche des jeunes sont en effet extrêmement importantes. Dans le secteur lanceurs et missiles balistiques, nous avons veillé à renouveler nos effectifs de façon substantielle, 30 % des effectifs ayant moins de cinq ans d'ancienneté. Nous avons mis à profit les départs à la retraite de la génération ayant développé les missiles M4 et M45 pour embaucher des jeunes, et non pour opérer une diminution drastique des effectifs. Il est exact qu'Airbus rencontre des difficultés de recrutement pour son activité de construction d'avions. Pour notre part, nous n'en rencontrons pas tant que nous pouvons proposer des projets motivants à nos jeunes ingénieurs et techniciens ; d'où d'ailleurs une difficulté à les fidéliser si jamais la baisse d'activité ne permet plus de leur en donner. Les jeunes générations étant beaucoup plus mobiles qu'auparavant, ils n'hésitent pas à changer d'entreprise si l'intérêt du travail n'est plus suffisant. Nous avons donc besoin de nouveaux projets motivants, qu'il s'agisse du M 51.3, d'Ariane 5 ME ou de nouveaux satellites.

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