Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 9 avril 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Assassinat de jean leccia

Manuel Valls, Premier ministre :

Monsieur le président, monsieur Paul Giacobbi, vous l’avez rappelé, le 23 mars, le crime a une nouvelle fois frappé la Corse avec l’assassinat de Jean Leccia. L’émotion, évidemment, a été particulièrement forte à tous les niveaux. Le Gouvernement a condamné avec force cet assassinat et a été représenté aux obsèques de M. Leccia. L’émotion était particulièrement forte en Corse, en Haute-Corse, parmi les élus et, bien entendu, parmi les agents du conseil général de la Haute-Corse, que vous connaissez tout particulièrement.

Je le répète : toutes les voix se sont élevées pour condamner ce crime odieux. Il est intolérable que des élus, des fonctionnaires, subissent de telles menaces et de telles pressions. C’est malheureusement le cas, monsieur le député, pour ce qui vous concerne.

J’ai toujours pensé qu’il faut savoir nommer les choses, et notamment en Corse. Les uns et les autres, nous avons souvent débattu de cette question. La Corse bâtit son avenir avec la République. La Corse, c’est la France. La Corse, c’est la République. La Corse appartient à notre nation. Elle a sa spécificité culturelle ; c’est une île ; les Corses sont fiers de cette appartenance. C’est pourquoi ils ont droit à la sécurité.

Tout doit être fait pour retrouver les assassins de M. Leccia. Tout. Vous l’avez rappelé – et Bernard Cazeneuve poursuivra cette action –, nous avons obtenu des résultats probants. Oh, il ne s’agit pas, ici, d’en faire le bilan. Nous savons qu’en Corse comme ailleurs, les choses sont particulièrement fragiles.

Mais l’action déterminée du Gouvernement pour lutter à la fois contre toute forme de résurgence du terrorisme et contre le crime organisé – qui est ancré profondément en Corse –, celui des réseaux et des mafias corses agissant sur l’île mais aussi sur le continent et sur d’autres continents – notamment l’Afrique – cette action, disais-je, se poursuivra sur les plans national, européen et international. Aucune menace, aucun acte ne fera dévier le Gouvernement.

Monsieur le président, les élus corses ici présents, qui représentent bien sûr la souveraineté nationale, mais aussi la Corse, les élus de la collectivité, tous doivent savoir que l’État, la République, sont à leurs côtés. Nous devons vous assurer non seulement la sécurité mais surtout la liberté – ce qui est le plus précieux –, la liberté de s’exprimer, la liberté de dire où va la Corse.

Ensemble, nous ne céderons pas, nous ne céderons jamais à la violence, au terrorisme, aux mafias parce que la Corse, je le répète, c’est la France, et que les Corses ont droit à la même sécurité, à la même liberté, à la même fraternité, celles que nous leur donnons.

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