Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du 8 avril 2014 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Nous nous sommes fait entendre, à défaut d’avoir été écoutés, lorsque la réforme de la fiscalité, et singulièrement de la fiscalité des ménages, semblait remise aux calendes grecques alors que de nombreux impôts et taxes augmentaient.

Nous nous sommes fait entendre, à défaut d’avoir été écoutés, lorsque de recul en renoncement, des mesures sociétales concrètes, attendues par de nombreuses familles, faisaient les frais des concessions accordées à certaines manifestations.

Oui, nous avons à de multiples reprises fait part de nos doutes, ou de nos insatisfactions, voire de notre opposition à certains choix. Nous avons parfois remporté des arbitrages, nous en avons perdu, sans que cela remette en cause la solidarité majoritaire.

Il est clair, monsieur le Premier ministre, que le résultat des élections municipales nous amène plutôt à penser que ces objections, que ces propositions écologistes, qui étaient également partagées sur d’autres bancs de la majorité, auraient mérité plus d’attention, et que la majorité aurait gagné à mieux les entendre. Parce qu’être dans la majorité, ce n’est pas suivre aveuglément, ce n’est pas accepter sans discussion.

Lorsque vous nous avez rencontré, la semaine dernière, monsieur le Premier ministre, nous avons, lors de nos échanges, rappelé les priorités qui devraient être, à nos yeux, celles de votre gouvernement. Nous avons évoqué l’indispensable desserrement d’une orthodoxie budgétaire irréaliste et contre-productive et la nécessité d’entreprendre des réformes de structure, qui peuvent générer des économies, plutôt que de s’acharner à vouloir réduire, de manière aveugle et mécanique, les budgets de l’État, des collectivités locales et de la Sécurité sociale.

Notre inquiétude, qui est celle des Français, demeure après vos annonces sur ce point.

Nous vous avons rappelé qu’à nos yeux, le pacte de responsabilité ne peut être un tournant déguisé de stratégie économique, mais qu’il doit bien être l’approfondissement d’une vraie démarche de négociation sociale. Il n’aura de sens que s’il marque un double mouvement : la relance économique par les entreprises et les contreparties pour les salariés, notamment en termes d’emploi.

Les mesures que vous avez égrenées dans votre déclaration de politique générale seront débattues au Parlement et ce sera incontestablement le prochain rendez-vous extrêmement important pour la majorité à l’Assemblée nationale.

Nous avons rappelé l’urgence de sortir des atermoiements sur la transition énergétique, qui constitue un levier incontournable pour développer l’emploi dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Nous avons également insisté sur la nécessaire réorientation des investissements publics. En matière de transports et d’infrastructures notamment, un certain nombre de projets d’infrastructures sont contestés et doivent être réexaminés, remis à plat, comme le canal Seine-Nord, le tunnel Lyon-Turin ou le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

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