Intervention de Yves Albarello

Réunion du 11 février 2014 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Albarello :

Je tiens à rendre hommage, Monsieur Yvin, à votre prédécesseur, Étienne Guyot, qui a su fédérer une équipe de qualité et motivée, ainsi qu'à Marc Veron, qui a joué un rôle de préfigurateur de la SGP. Mais nous avons besoin de stabilité : une entreprise qui a connu trois managers en trois ans a du mal à s'y retrouver.

De la même manière qu'en 1900, on a eu l'Exposition universelle et la naissance du métro parisien, ce serait très bien qu'on ait en 2025 l'Exposition universelle et la mise en route d'une partie du nouveau Grand Paris.

J'ai envie de vous aider dans votre future mission, car la route sera longue et la pente sera raide. (Sourires) J'ai été en effet de ceux qui ont participé à l'émergence d'un consensus sur le sujet.

La commission d'enquête publique a rendu son avis le 4 février, assorti de plusieurs recommandations, la première relative aux vibrations, la deuxième à la traversée des tunneliers dans les zones gypsifères. Pour éviter d'éventuels effondrements de terrain, il nous faudra consolider les ouvrages, ce qui entraînera des surcoûts, qu'il conviendra de chiffrer.

Par ailleurs, il nous faudra stocker 60 millions de tonnes de déblais, ce qui n'est pas aisé. Deux départements, la Seine-et-Marne et le Val-d'Oise, sont réticents à accueillir ces déblais. En outre, vous allez être confronté à des terres polluées sulfatées, qu'il faudra traiter à un prix pouvant aller jusqu'à 130 euros la tonne, sachant que les chiffrages n'ont, là non plus, pas été réalisés.

De plus, il faudra que les opérateurs fassent preuve de perspicacité pour que la puissance publique recoure aux filières de recyclage, qui permettent d'obtenir un coût de 30 % moins cher pour une résistance mécanique des matériaux aussi importante. Or la RATP et SNCF travaillent chacun dans leur coin et chaque fois qu'il y a un nouveau cahier des charges, on emploie toujours des matériaux nobles – jamais des matériaux recyclés.

En outre, dans les gares retenues pour le réseau de Paris, quasiment tous les sites sont pollués, dans la mesure où il s'agit en général d'anciennes usines. Il nous faudra donc dépolluer les terres et mettre en place des normes pour les stocker. Il conviendra de vérifier notamment ce qui pourra être répandu sur les terrains agricoles à hauteur de deux mètres – en dessous, on n'est pas assujetti aux mêmes contraintes réglementaires. Certains pourront en effet, de façon inopportune, prendre les terres, les déposer à un niveau inférieur à deux mètres et couvrir ainsi des terrains agricoles. Nous devrons donc veiller à la législation applicable en pareil cas.

Enfin, si l'ambition de 70 000 logements est noble, vous serez confronté à maintes difficultés car en zone contrainte, il y a peu de disponibilités en matière foncière, et en grande couronne, il y a beaucoup de terres agricoles ou impactées par les plans d'exposition au bruit (PEB). Ce point justifiera des études très poussées.

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