Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du 11 février 2014 à 9h30
Questions orales sans débat — Lutte contre les déserts médicaux

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Madame la ministre, je ne suis pas le premier aujourd’hui à appeler l’attention du Gouvernement sur la question des déserts médicaux, notamment dans les zones rurales, tel que c’est le cas dans l’est du Morbihan. C’est bien le signe que cette question continue à préoccuper un très grand nombre de nos concitoyens. En cette période de pénurie de médecins généralistes et spécialistes, le numerus clausus pour les étudiants en médecine n’augmente que très faiblement : en 2007, ce numerus clausus sur l’ensemble du territoire national était de 7 300 places, alors qu’il n’est aujourd’hui que de 7 500. Un nombre important de médecins partiront à la retraite dans les dix années à venir et leur remplacement équitable sur le territoire pose problème. La pénurie de praticiens se fait déjà sentir aujourd’hui.

Les hôpitaux font appel à des médecins intérimaires dont les rémunérations, supérieures à celles des médecins résidents, grèvent leur budget. Le manque de médecins est également un problème dans de nombreuses régions, pas seulement rurales, où l’on ne trouve plus de généralistes et encore moins de spécialistes. Pour une population de plus en plus nombreuse, le problème se pose en termes d’accès aux soins et donc de santé publique. Une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques datant de 2009 a prévu une diminution, d’ici à 2030, de 25,1 % du nombre de médecins exerçant en zones rurales, ce qui conduira à une aggravation de situations déjà difficiles pour les patients.

Les solutions mises en oeuvre ces derniers mois tardent à montrer leur efficacité. Les communes ont ainsi mis en place des maisons de santé couplées à des aides pour inciter l’installation de jeunes médecins, mais dans bien des cas, dès que les aides cessent, ces jeunes médecins préfèrent s’installer en milieux urbain ou côtier déjà très bien couverts médicalement, sans souci de la gestion de la clientèle sur le long terme. Quelles mesures complémentaires le Gouvernement compte-t-il prendre pour résorber ce qui s’apparente à une véritable crise ? La sectorisation des médecins, sur le modèle des pharmaciens, est-elle une piste qu’il envisage de creuser ? Je vous remercie.

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