Intervention de Patrick Hetzel

Réunion du 24 octobre 2012 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

Madame et monsieur les ministres, je vous ai bien écoutés, et je constate que vous êtes dans le règne de la quantité, là où l'approche qualitative devrait prévaloir. Pour vous, la création de postes supplémentaires est une solution magique. À mon sens, vous vous trompez à trois titres : budgétairement, politiquement, mais aussi et surtout pédagogiquement.

J'ose affirmer que l'enjeu essentiel de notre école n'est pas d'obtenir des moyens supplémentaires. Celle-ci a surtout besoin de dépasser ses propres carcans et les idéologies qui lui interdisent toute évolution.

L'école ne peut progresser et être efficace que si son action est ancrée au coeur de la société et si elle remet la transmission du savoir aux élèves au centre de son projet. C'est d'ailleurs ce qu'attendent les familles et les élèves.

Allez-vous le faire, à l'image des Pays-Bas ? Ceux-ci ont mené une véritable politique qualitative, après avoir compris qu'il fallait modifier certaines approches pédagogiques. Aujourd'hui, vous privilégiez la quantité, ce qui est extrêmement dangereux.

Ce que j'ai entendu ce soir m'inquiète beaucoup. Vos propositions sont à l'inverse de ce qui a été fait par un certain nombre de pays qui ont véritablement pris à bras-le-corps la question de l'éducation. Ainsi, en l'espace de dix ans, la Floride nous a dépassés, si l'on en croit certaines enquêtes internationales, en jouant sur « l'effet maître » et sur les connaissances scientifiques en matière pédagogique. En tout cas, le document budgétaire que vous nous présentez n'indique rien en ce sens. Pouvez-vous nous éclairer quant à vos intentions ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion