Intervention de Philippe Wahl

Réunion du 5 février 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Philippe Wahl, président-directeur général du groupe la Poste :

Je ne pense pas que l'on puisse parler de blocage de carrière. Je me suis engagé à discuter avec les reclassés, pas à leur donner raison. Nous étudierons cependant les solutions à apporter à ces cas individuels – je rappelle que cela ne concerne que 4 800 personnes sur nos 244 000 salariés.

Nous travaillons avec l'État à la création d'un tiers de confiance numérique, en réfléchissant à la manière de transposer dans l'univers numérique la confiance que manifestent à La Poste ses millions de clients.

La Poste a par ailleurs l'intention de devenir un acteur de la logistique urbaine. J'indique aux élus concernés par la transformation de leurs plateformes industrielles du courrier qu'un bon moyen de soutenir le dynamisme économique de leurs villes serait de nous confier l'organisation de la logistique urbaine. Nous avons le personnel et les véhicules pour cela.

Nous menons actuellement à Paris et à Boulogne une expérimentation sur la 3D, à partir de la technologie française développée par la PME Sculpteo, qui permet l'impression d'objets réels à partir de plans numériques. Nous faisons face à un véritable engouement, les listes d'attente sont saturées et le bureau de l'Hôtel de ville à Boulogne voit défiler un flux de professionnels comme il n'en a jamais connu. Cependant, les imprimantes 3D coûtent très cher et, avant de les généraliser, je veux être certain qu'elles répondent à une vraie demande, que ce n'est pas simplement un effet de mode.

Moi-même originaire d'une région où se pratique un dialecte, je suis sensible à la question de la signalétique bilingue. C'est une option envisageable, et certains accords existent déjà.

Pour en revenir à l'offre de services publics, nos discussions avec l'État ne vont pas se limiter aux enjeux financiers. Elles aborderont également les questions d'accessibilité bancaire et d'aménagement du territoire et celle, plus épineuse, du soutien de l'État à la presse. La décision de mettre fin aux accords Schwartz de manière anticipée va en effet nous coûter 85 millions d'euros cette année. Or nous n'en avons plus les moyens.

Vous avez été nombreux à m'interroger sur le personnel. Les organisations syndicales possèdent l'ensemble des chiffres et des données relatives à l'évolution stratégique de notre groupe. Nous les invitons à la négociation dans le cadre d'un pacte social dont le premier axe sera la formation. L'arrivée du numérique a bouleversé nos métiers. Nos facteurs doivent donc s'adapter, ce dont ils sont parfaitement capables. Dans nos nouveaux bureaux de poste, le comportement des agents a d'ores et déjà changé. Ils vont désormais au devant des clients, leur fournissent une assistance et ont même réussi à vendre un million de téléphones mobiles. Cette évolution positive n'a été possible que grâce à un effort de formation. La formation sera donc une ardente obligation du plan stratégique « La Poste 2020 : conquérir l'avenir ».

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