Intervention de Philippe Wahl

Réunion du 5 février 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Philippe Wahl, président-directeur général du groupe la Poste :

C'est la réalité. En 2013, paradoxalement, les indicateurs cash sont devenus négatifs, le résultat d'exploitation a baissé, mais notre résultat net aura sans doute progressé du fait du CICE. Nous ne considérons pas pour autant que notre modèle économique ne doit pas être remis en cause.

Un mot sur nos ambitions européennes. D'ici à 2020, nous entendons faire de GeoPost le réseau leader sur le marché du colis en Europe. À 300 millions d'euros près, nous nous positionnons aujourd'hui en deuxième position derrière Deutsche Post, mais nous avons l'intention de poursuivre notre développement en nous renforçant dans les différents pays européens.

On a évoqué le réseau des facteurs et celui de bureaux de poste. Il y en a bien d'autres, par exemple celui des Pickup Services, ces 8 000 points relais en ville, où les gens déposent et récupèrent leurs colis. La semaine dernière, GeoPost et Neopost se sont également associés pour déployer un parc de consignes automatiques connectées dans les bureaux de poste, les gares et les stations de métro. Notre ambition est de devenir leader sur ce marché. Nous sommes donc fondamentalement une entreprise de réseaux, ce qui me rend optimiste pour le développement de nos nouveaux services.

Les CDPPT contribueront à la transformation des bureaux de poste, notamment dans les quartiers prioritaires. Mme Catherine Troallic m'a interpellé sur la situation au Havre. La Poste n'est pas responsable des problèmes de sécurité dans les quartiers prioritaires, mais j'ai conscience de la nécessité d'y moderniser nos bureaux. Depuis six ans, nous avons consacré plus de 900 millions d'euros à leur rénovation et nous poursuivrons nos efforts. Philippe Bajou, le patron des bureaux de poste, s'est rendu au Havre il y a quelques semaines pour faire le point sur ces questions de sécurité, mais la première réponse à apporter consiste à éviter toute présence d'argent dans ces bureaux – il est prouvé que cela fait diminuer les violences.

Avec le pacte social, nous offrons à nos salariés une négociation sur la formation et la mobilité interne. Les organisations syndicales doivent prendre conscience que ce dialogue stratégique est d'importance et s'associer à ce travail.

Vous m'avez quasiment tous interrogé sur les reclassés. Je souhaite préciser que les salariés concernés sont ceux qui, en 1991, ont refusé le statut Quilès – choisi par plus de 94 % des postiers. Il s'agissait d'un choix personnel, et jamais La Poste ne les a forcés. Par ailleurs, il n'est pas totalement exact qu'ils n'ont pas eu de progression de carrière ; ils n'ont pas eu la même progression que les autres, mais ils ont néanmoins progressé au sein de la fonction publique de l'État. Des discussions sont en cours, comme je m'y étais engagé. Puisqu'ils ont su trouver votre oreille, j'espère qu'ils sauront trouver la nôtre. Cela étant, je doute qu'on puisse les aligner purement et simplement sur le statut des autres salariés.

On m'a également interrogé sur les engagements pris par La Poste en matière de création d'emplois. Nous nous étions engagés à créer 5 000 emplois en 2012, 5 000 en 2013 et 5 000 en 2014. Nous avons tenu nos engagements en 2012 et en 2013 ; nous les tiendrons en 2014, alors que le développement spontané des métiers n'exigeait pas ces 5 000 recrutements. Cela se traduira évidemment par une dégradation du résultat d'exploitation, et il est évident que, compte tenu de la situation, nous ne pourrons prendre le même engagement pour 2015.

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