Intervention de Guillaume Chevrollier

Séance en hémicycle du 5 février 2014 à 21h30
Formation professionnelle — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Chevrollier :

Le texte vise aussi à instaurer un nouveau mécanisme de financement des organisations syndicales et patronales, basé sur une contribution des entreprises et de l’État à un fonds paritaire déconnecté de l’argent de la formation professionnelle. Cette séparation est la bienvenue.

Pour revenir à la formation professionnelle, je note que vous créez un nouveau dispositif : le compte personnel de formation – le CPF. Là encore, il s’agit pour vous d’une habitude : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Au lieu d’améliorer le DIF, qui repose sur les mêmes bases, on crée une nouvelle entité pour ne rien devoir à la précédente majorité qui avait conçu cette réelle avancée. Vous augmentez le crédit d’heures et, surtout, instituez le principe de la portabilité – ce compte, ouvert dès la signature du premier contrat de travail, accompagnera son titulaire jusqu’à son départ à la retraite. Cette portabilité permettra donc aux chômeurs de bénéficier du droit à la formation au prorata du temps travaillé précédemment, ce qui constitue une avancée indéniable. Avec le CPF, vous voulez imposer la notion de formation qualifiante : le but est louable… Reste à le mettre en oeuvre.

Le texte institue aussi le principe d’un entretien professionnel devant avoir lieu tous les deux ans et être suivi d’une analyse de parcours tous les six ans. Là encore, le but est louable car un tel entretien devrait assurer un meilleur suivi du parcours du salarié, mais son application risque d’être lourde et délicate pour les entreprises dont le service des ressources humaines va devoir s’étoffer. Pensez, je le répète, aux PME et aux TPE, où c’est le dirigeant qui fait office de DRH.

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