Intervention de Vincent Peillon

Séance en hémicycle du 28 janvier 2014 à 21h30
Questions au ministre de l'éducation nationale

Vincent Peillon, ministre de l’éducation nationale :

Monsieur le député, nous avons fait deux choses : nous avons modifié, à la demande de tous, cette bizarrerie que constituaient des vacances de Noël commençant au milieu de la semaine ; nous avons avancé d’une semaine le retour des vacances de printemps qui s’étendaient jusqu’au 15 mai dans une zone.

Nous devions concilier des exigences contradictoires. Ces calendriers de vacances allant jusqu’au 10 mai ont été établis par mon prédécesseur afin de répondre aux exigences de ceux qui considèrent que, dans cette affaire, ce sont les rythmes de l’enfant qui doivent prévaloir.

Les ministres de l’éducation nationale ont l’habitude de cheminer entre des intérêts contradictoires qu’ils ne peuvent concilier et de voir le Conseil supérieur de l’éducation voter à l’unanimité contre tous les calendriers scolaires proposés.

Cependant, nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette situation. Ce n’est pas possible pour les raisons économiques que vous donnez et qui méritent d’être respectées. Nous céderions à des lobbys, selon certains. Non, car il n’y a pas de raison de considérer que nous ne devons pas prendre en compte la spécificité de certains territoires et activités économiques. Il n’y a rien d’illégitime à le faire.

En même temps, nous devons répondre à notre préoccupation de mieux organiser le temps scolaire.

Nous débattons ce soir de façon apaisée mais j’entends souvent certains adopter un ton polémique dans cet hémicycle pour dire que nous aurions dû réformer l’année scolaire. Au début de la concertation sur la réforme du temps scolaire, je l’avais évidemment proposé mais tout le monde s’était immédiatement défilé.

Cela étant, quand nous aurons fait le constat que nous sommes déjà capables de changer le rythme de la journée et de la semaine, je crois qu’il faudra rouvrir le débat sur le calendrier annuel.

Avec la demi-journée, nous avons déjà gagné quarante jours sur l’année par rapport au modèle européen : nous passons de 144 à 185 jours de classe. Cependant le rythme – sept semaines de classe suivies de deux semaines de vacances – et l’organisation générale ne conviennent pas.

Il faut mener une réflexion approfondie sur la possibilité d’introduire un zonage moins traditionnel, qui concernerait d’autres vacances. Comme je l’ai dit aux uns et aux autres, je suis prêt à ouvrir ce débat dès 2015.

C’est une contrainte de fixer les calendriers pour trois ans mais, si nous trouvons un accord, nous pouvons les modifier immédiatement par une simple décision. Il s’agit vraiment de mener une concertation au fond et d’accorder ensuite les discours et les actes. Pour ma part, j’y suis favorable.

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