Intervention de George Pau-Langevin

Séance en hémicycle du 28 janvier 2014 à 15h00
Débat sur le rapport relatif à l'évaluation des politiques publiques en faveur de la mobilité sociale des jeunes

George Pau-Langevin, ministre déléguée chargée de la réussite éducative :

Ce que vous dites sur les formations dans certaines écoles privées montre bien que nous avons affaire à un maquis dans lequel il faut impérativement que les jeunes puissent être aidés pour s’en sortir. En effet, pour le même métier, vous pouvez faire des formations extrêmement différentes : gratuites, payantes, voire très payantes. Il est vraiment important de les aider.

S’agissant de l’expérience de Sciences-Po, je suis évidemment fermement convaincue par l’intérêt de diversifier les élites. Aujourd’hui, l’élite française – c’est un peu que l’on peut contester –, ou en tout cas les gens qui accèdent aux responsabilités dans notre pays sont souvent eux-mêmes issus de classes favorisées. Par conséquent, les tentatives pour diversifier les élites sont extrêmement utiles.

Le dispositif visant à diversifier le recrutement de Sciences-Po marche très bien. D’autres grandes écoles ont tenté de le faire, mais, manifestement, force est de constater que cela fonctionne moins bien. Je pense qu’il faut continuer dans cette voie.

S’agissant des emplois aidés, vous avez raison de dire que cela permet à un certain nombre de jeunes de trouver un emploi et de passer des concours. À l’éducation nationale, nous avons mis sur pied les « emplois d’avenir professeur », pour essayer de remédier au fait que le métier de professeur devenait réservé aux personnes issues de classes moyennes supérieures, qui possèdent un diplôme de niveau bac + 5. C’est dommage car, pendant des décennies, l’enseignement a été une manière, pour les enfants des quartiers populaires, d’accéder à un emploi qualifié.

Nous avons donc mis sur pied les « emplois d’avenir professeur », qui sont recrutés au niveau bac + 2. Mais nous nous apercevons qu’il y a eu beaucoup de recrutements en province, mais assez peu en région parisienne. C’est étonnant, car il y a beaucoup de jeunes pauvres en région parisienne. Par ailleurs, puisqu’il existe un déficit de professeurs dans ces académies, il aurait été souhaitable que des personnes issues des départements limitrophes de Paris puissent commencer en « emploi d’avenir professeur. » Il faut que nous analysions les manières d’arriver à mieux diversifier le recrutement des enseignants dans ces départements.

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