Intervention de Cécile Duflot

Séance en hémicycle du 16 janvier 2014 à 9h30
Accès au logement et urbanisme rénové — Article 49

Cécile Duflot, ministre de l’égalité des territoires et du logement :

Je suis parfaitement d’accord avec la rapporteure, en particulier quant à la non mise en concurrence. Il y a cependant des zones détendues, où des logements sont vacants. C’est d’ailleurs ainsi que nous avons, avec votre contribution, monsieur Chassaigne, et je vous en remercie, résolu une situation très délicate à Clermont-Ferrand. Cette solution s’avère donc utile dans certains cas, notamment lorsqu’elle permet de disposer de lieux d’accueil passerelle. Les personnes se sentent plus en sécurité lorsqu’ils sont en colocation, et cette phase qui relève de l’hébergement permet ensuite l’installation dans un logement autonome dans de bonnes conditions.

Par ailleurs, je le répète, le véritable enjeu de l’hébergement et de l’accès au logement est d’abord de construire davantage et mieux. Nous nous y employons. Nous avons besoin davantage de logements, toutes sortes de logements mais, en particulier, du logement social. Nous devons également faciliter la fluidité entre le secteur de l’hébergement et le secteur du logement. On a vu trop souvent des situations de blocage parce que ces deux mondes s’ignorent.

Les choses progressent beaucoup. Le Gouvernement a inscrit ses pas dans ceux de ses prédécesseurs, fixant comme priorité le logement, une priorité qui n’est donc absolument pas remise en cause, même s’il faut reconnaître que le besoin d’hébergement demeure important.

À cet égard, j’aimerais apporter une légère correction, monsieur Chassaigne, vous qui avez affirmé que nous n’avions pas de politique d’hébergement. Permettez-moi de faire ici une petite parenthèse politique, au moment où l’on débat des économies à réaliser et de l’articulation des compétences des uns des autres : ce gouvernement, dans les circonstances que l’on connaît, a fait le choix d’augmenter de manière significative le budget de l’hébergement d’urgence, avec une hausse de plus de 10 % entre 2012 et 2013 et une stabilisation au moins pour 2014. Nous avons donc consenti un effort considérable, qui visait notamment à combler le retard qui avait été pris.

Cela ne veut pas dire que nous ayons des solutions pour l’ensemble des situations. C’est d’ailleurs un crève-coeur pour les agents des services de l’État de faire face à de telles difficultés sociales et au mal-logement. Je suis donc bien consciente des limites de notre action et des progrès que nous devons accomplir. Je suis également très attachée à ce que la cohésion sociale de notre pays se renforce et que de moins en moins de gens souffrent de mal-logement, alors que nous allons célébrer dans quelques jours l’anniversaire de l’appel de l’abbé Pierre, qui doit toujours nous rappeler à une obligation non seulement morale, mais aussi tout simplement républicaine.

M. Chérèque, en charge du suivi de l’application des mesures issues de la conférence de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, a transmis son premier rapport d’évaluation visant à vérifier que ces objectifs avaient été tenus. Nous avons fait un grand pas en faveur de l’hébergement et nous continuerons d’avancer dans ce domaine.

La possibilité d’utiliser des logements conventionnés pour de l’hébergement me paraît constituer une bonne solution, dès lors qu’elle répond à des situations locales particulières, comme l’a très bien expliqué Mme la rapporteure. Le Gouvernement a donc émis un avis défavorable sur cet amendement.

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