Intervention de Philippe Folliot

Séance en hémicycle du 18 décembre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Interventions au mali et en république centrafricaine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Ma question s’adresse à M. le ministre de la défense.

Ce lundi, s’est tenue aux Invalides une émouvante cérémonie en hommage aux deux marsouins parachutistes du 8e RPIMa de ma ville de Castres, Antoine Le Quinio et Nicolas Vokaer, morts pour la France.

À cette occasion, le Président de la République a prononcé un discours digne et républicain pour rendre un hommage appuyé à nos deux soldats et à nos troupes sur le terrain. Je suis convaincu que l’ensemble de la représentation nationale s’associe à cet hommage.

Je n’entrerai pas dans le débat sur les capacités de résilience de notre nation, mais force est de reconnaître que, quand j’ai dit que ces soldats sont « morts pour la France », cette terminologie est, sinon impropre, du moins imprécise : ils sont morts pour la paix, mais aussi morts pour l’Europe. En effet, monsieur le ministre, une fois encore, la France seule fait tout le boulot et, alors que ces actions concernent aussi la sécurité du continent, l’Europe est encore et toujours quasiment aux abonnés absents.

En attendant un très symbolique renfort de troupes au sol de la part de pays de l’Union, une modeste aide logistique de certains partenaires, un financement européen pour la formation et le déploiement des forces africaines de la MISCA sont utiles, mais secondaires ; le prix du sang et le coût financier – plusieurs centaines de millions d’euros par an en RCA comme au Mali –, c’est non pas l’Europe, mais la France qui les supporte seule.

L’UDI, dans son projet en matière de défense, a proposé la création d’un budget européen dédié au financement des OPEX. Nous nous félicitions que, dans le cadre du Conseil européen qui se tiendra demain et qui sera en partie consacré à la défense, le Président de la République ait repris notre idée à son compte, laquelle doit compléter le dispositif ATHENA, utile mais trop limité.

Monsieur le ministre, la France compte-t-elle demander que ce fonds soit opérationnel rapidement, qu’une opération EUFOR se mette en place au plus vite pour la RCA et que la force européenne de gendarmerie puisse procéder, aux côtés des forces françaises et africaines, au rétablissement de la sécurité dans ce pays ? À la veille des prochaines élections européennes, l’opinion publique française et continentale ne comprendrait pas l’inaction de l’Union.

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