Intervention de Marie Récalde

Séance en hémicycle du 26 novembre 2013 à 21h30
Loi de programmation militaire 2014-2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Récalde :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission de la défense, madame la rapporteure, messieurs les rapporteurs pour avis, chers collègues, la réflexion qui a guidé l’élaboration de cette loi de programmation militaire pour les années 2014 à 2019, dans la continuité de celle du Livre Blanc de la défense, repose sur une approche simple mais fondée sur des enjeux stratégiques majeurs : comment préparer notre nouveau modèle d’armée pour permettre à la France de rester à la place qui est la sienne sur la scène internationale ?

Nous sommes sortis de la seule logique comptable pour poser les bases solides du maintien de la cohérence de nos forces et pour avancer ensemble de façon réaliste et pragmatique.

Dans un contexte marqué par une situation financière difficile – cela a été rappelé –, un environnement stratégique incertain et la nécessité de moderniser nos équipements, la France fait le choix de maintenir un niveau d’ambition et de responsabilités élevé sur la scène internationale, tout en garantissant la protection de sa population.

En sanctuarisant le budget de la défense, le Président de la République a fait un choix courageux – à mon tour de le souligner –, qui nous permet de rester l’un des rares pays au monde à pouvoir assurer simultanément les trois missions fondamentales de la défense : la protection du territoire et de la population, la dissuasion nucléaire, et l’intervention sur des théâtres extérieurs.

Dans ce projet de loi, priorité est clairement donnée à l’activité opérationnelle des forces et à la préparation de

l’avenir, car nous avons cherché à aligner cohérence des objectifs et réalité des chiffres. Après les propos de Philippe Nauche consacrés à la composante terrestre, c’est à la composante aérienne que je consacrerai les miens.

Les choix retenus dans ce projet de loi de programmation militaire préservent la capacité opérationnelle de l’armée de l’air, et par là même posent les fondements de notre autonomie.

En effet, notre volonté est bien de maintenir ces deux missions permanentes de protection de notre espace aérien national et de dissuasion. Ces missions, je le rappelle, sont exécutées par les femmes et les hommes de l’air, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Ainsi le visage de l’armée de l’air à l’horizon 2020 apparaît conforme à nos ambitions stratégiques pour plusieurs raisons : d’abord, la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire, qui sera modernisée, sera mise en oeuvre de façon permanente. Notre doctrine, fondée sur le principe de la stricte suffisance, n’a de sens, je le rappelle, que par ces deux composantes conjuguées.

Par ailleurs, la protection de l’espace aérien national et de ses approches dans le cadre de la posture permanente de sûreté aérienne sera maintenue dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui.

La préservation de la capacité opérationnelle passe également par le centre de commandement et de conduite permanent et interopérable avec nos alliés.

En outre, nous disposerons à terme d’un parc de 215 avions de combat et d’une flotte dimensionnée tout à la fois pour un conflit majeur et pour les missions de protection du territoire et de gestion de crise.

Tout ceci sera rendu possible grâce à des avions polyvalents comme le Rafale Air ou Marine, et grâce à la prolongation de matériels anciens plus spécialisés, comme les Mirage 2000-5 et 2000-D.

De plus, une rénovation de l’entraînement et de la formation des pilotes de chasse permettra une préparation opérationnelle différenciée.

Les capacités de transport et d’aéromobilité seront également accrues grâce à l’acquisition des indispensables avions ravitailleurs de type C-135 – au nombre de 14 – et aux tant attendus MRTT – au nombre de deux –, auxquels s’ajoutent notamment 43 avions de transport, dont 15 A400M.

Par ailleurs, 14 C-160 seront maintenus en service.

Nous le constatons, deux axes opérationnels prioritaires sont au rendez-vous pour l’armée de l’air : le ravitaillement, clé de voûte de toutes nos opérations aériennes, et la refonte de l’entraînement et de la formation des pilotes de chasse.

Je veux d’ailleurs saluer ici l’innovant projet « Cognac 2016 », qui repose sur l’acquisition d’avions d’entraînement turbopropulsés de dernière génération, permettant de mieux former nos jeunes pilotes par un entraînement différencié.

Au coeur de nos objectifs, la modernisation et le maintien en condition opérationnelle des équipements sont des sujets majeurs, dont vous avez assuré, monsieur le ministre, qu’ils ne seraient pas une variable d’ajustement.

En effet, il est aussi question de notre industrie de défense, qui garantit notre sécurité d’approvisionnement en équipements et en systèmes d’armes critiques ainsi que leur adaptation aux besoins opérationnels. Elle représente également un levier de croissance et de développement de nos territoires.

Nous prévoyons ainsi non seulement la rénovation des équipements vieillissants et la poursuite des programmes en cours, mais aussi le lancement de nouveaux programmes, en particulier l’acquisition de drones Medium Altitude Long Endurance – MALE – et tactiques, qui est plus que nécessaire, pour des raisons que chacun connaît.

Enfin, je tenais à souligner la dimension européenne de ce projet de loi, qui renforce la coopération avec nos partenaires du vieux continent, qu’il s’agisse des programmes d’équipements réalisés en coopération avec d’autres États européens – je pense bien sûr à l’A400M – ou de nouveaux programmes.

Ce bref tour d’horizon aérien montre ainsi que la loi de programmation militaire propose, pour l’armée de l’air en particulier, un projet tourné vers l’avenir, qui fait le pari de la vertu et de la cohérence, pour permettre à la France d’être toujours, en 2020, la première puissance militaire d’Europe.

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