Intervention de Philippe Vitel

Séance en hémicycle du 26 novembre 2013 à 21h30
Loi de programmation militaire 2014-2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vitel :

…mais je garde en mémoire le souvenir de mon arrivée à l’Assemblée nationale en 2002 : à la commission de la défense nous avons pris acte que près d’une année de budget d’équipement avait servi de variable d’ajustement au financement des emplois jeunes et des 35 heures sous Lionel Jospin.

Alors que 85,18 milliards d’euros étaient initialement programmés, ce sont seulement 73,97 milliards d’euros qui ont été exécutés, et encore ce chiffre incluait-il le budget de la recherche civile et du développement et de la compensation à la Polynésie, qui n’avaient pas grand-chose à voir avec nos matériels militaires.

Nous découvrions alors une armée dans laquelle la moitié des hélicoptères ne pouvait pas voler, la moitié des tanks ne pouvait pas rouler, la professionnalisation était un voeu pieux.

Notre industrie de défense, souvenez-vous de GIAT, était considérablement affaiblie. La DCN tout juste devenue DCNS avait pris dix ans de retard sur ses concurrents européens, faute d’un changement de statut plus précoce. Et je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler que notre porte-avions était la risée du monde naval, du fait d’une hélice totalement récalcitrante.

Eh oui, nous avons su relever les défis que nous imposait cette situation délicate. Dans un premier temps, jusqu’en 2007, nous avons fait évoluer le statut de nos militaires et mis en place une vraie armée professionnelle, permis une mise en condition opérationnelle garante d’une véritable disponibilité des matériels, renforcé notre industrie, lancé les programmes du futur, consolidé les partenariats européens de nos entreprises.

Puis vint la période 2007-2012 qui fut celle d’une restructuration majeure de nos armées, de la mise en place des bases de défense, d’une rationalisation de nos capacités opérationnelles, de notre retour en force dans le concert international, matérialisé par notre retour dans la structure intégrée de l’OTAN et par la démonstration sur les théâtres de crise de notre capacité d’entrer en premier et de mener une coalition.

Nous avons fait tout cela en conservant une armée complète, d’un format cohérent, bien entraînée et bien équipée forçant l’admiration de nos alliés et forçant le respect de ceux qui ont pu bénéficier de notre aide et de nos interventions lorsque leur intégrité était en danger.

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