Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du 26 novembre 2013 à 21h30
Loi de programmation militaire 2014-2019 — Motion de rejet préalable

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Mais la continuité est tout de même très significative et l’on ne saurait, sur ces trois échéances, parler de rupture, monsieur le Premier ministre. Cela étant, peut-être était-ce mieux avant ? Mais non, le budget de 2011, le vôtre, s’élevait à 31,2 milliards. Nos budgets sont donc en augmentation par rapport à votre loi de programmation militaire. Il faut savoir raison garder sur les chiffres, même s’ils peuvent prêter à polémique, et mesurer les efforts accomplis.

Vous nous interrogez sur notre capacité à répondre aux nouveaux défis. Je l’ai dit cet après-midi, nous avons inclus dans la loi de programmation un certain nombre de nouvelles préoccupations. Je ne vous accuse pas de ne pas les avoir pris en compte dans la loi de programmation militaire précédente car, sans doute, les enjeux étaient alors moins prégnants qu’aujourd’hui. Il n’en demeure pas moins que les drones, le renseignement, le satellite électromagnétique CERES, le renforcement des forces spéciales, la mise en oeuvre d’une politique sur la cyberdéfense, sont pris en compte par cette loi de programmation militaire pour répondre aux risques et aux menaces que vous avez identifiés tout à l’heure. Je crois que, sur ce sujet, nous sommes au rendez-vous.

Vous avez encore prétendu que la suppression du décret de 2009 remettait en cause le rôle du CEMA par rapport aux chefs d’état-major des armées et limitera finalement leur capacité à travailler ensemble. Non, monsieur le Premier ministre, cela, c’est le décret de 2005, qui n’a pas été supprimé et que je respecte. Ce que j’ai supprimé, c’est le décret de 2009, qui établissait un lien entre le ministre de la défense et le chef d’état-major des armées. Ce décret a été contesté. Il fallait respecter le rôle des politiques dans l’organisation générale de notre défense, ce qui est bien normal dans une démocratie.

Vous nous avez reproché de ne pas renouveler le personnel militaire. Si, monsieur le Premier ministre. Cette année, comme les années précédentes, 17 000 jeunes entreront dans les armées et s’y formeront pour que nos armées restent vivantes et toniques.

Pour toutes ces raisons, nombre de vos arguments me paraissent relever davantage de la polémique que du consensus national sur les enjeux de défense que vous soulevez avec raison et sur lesquels je partage votre analyse sur le fond.

Vous m’appelez, enfin, et avec raison, à faire preuve de vigilance sur un dernier point : les ressources exceptionnelles. Vous avez raison, et vous avez déjà pratiqué la chose. Elles représentent 3 % sur les 90,6 milliards. Ces 3 %, certains avançaient qu’ils ne seraient pas au rendez-vous de 2013 : ils l’ont été. D’autres affirment qu’ils ne seront pas au rendez-vous de 2014, ils le seront.

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