Intervention de Hervé Gaymard

Séance en hémicycle du 6 novembre 2013 à 15h00
Loi de finances pour 2014 — Sport jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Gaymard, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères :

Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, je ne vais pas revenir sur ce qu’a dit excellemment Jean-François Mancel ; je partage ses critiques.

Je commencerai par une remarque d’ordre général. Vous vous félicitez, monsieur le ministre, que la part de l’aide publique au développement augmente si on la rapporte à notre PIB. Mais je ne sais s’il faut s’en féliciter : cette augmentation est liée, non pas à une hausse des crédits, mais à un tassement de notre PIB. Ce n’est donc pas tout à fait une bonne nouvelle pour notre pays que le taux augmente alors que les crédits diminuent !

Cela posé, je voudrais saluer l’ardeur de votre action au service du développement. Sur les différents bancs de cet hémicycle, nous partageons la même volonté, à savoir que notre pays soit exemplaire, innovant et fédérateur en matière de politique d’aide au développement.

Je ferai deux observations.

La première concerne le caractère additionnel des financements innovants. Il faut appeler un chat un chat : cette année est importante, puisque l’on sait désormais que les financements innovants ne sont plus additionnels, au rebours de la doctrine qui avait présidé à leur création. À cet égard, il faudrait selon moi modifier les développements qui figurent toujours sur le site internet du Groupe pilote sur les financements innovants – je l’ai consulté tout à l’heure encore. En effet, il y est bien écrit noir sur blanc que les financements innovants sont additionnels. Dans la mesure où la France assure le secrétariat de ce groupe, il faut prendre acte de ce changement de doctrine ; nous le déplorons, bien que nous n’ignorions pas la situation budgétaire. Quoi qu’il en soit, parlons clairement : le caractère additionnel des financements innovants a vécu. Or je suis assez fier d’avoir contribué notamment, il y a quelques années, à la mise en place de la taxe sur les billets d’avion, avec Jacques Chirac, qui avait défendu cette innovation à Bruxelles.

Ma seconde remarque concerne la politique en matière de santé – je pense à la lutte contre le SIDA, la tuberculose, le paludisme, ou encore contre la mortalité infantile, dont on sait qu’elle est encore trop importante en Afrique. Au mois de juillet, on pouvait lire dans la revue médicale britannique The Lancet un éditorial très intéressant où il était expliqué que la France était l’un des pays faisant le plus en matière de politique sanitaire dans les pays en développement – bien plus que tous les autres si l’on rapporte la dépense au nombre d’habitants. Pourtant, nous n’arrivons pas à le faire savoir. Dans le débat traditionnel entre l’aide bilatérale et l’aide multilatérale, force est de reconnaître que notre pays doit faire un effort considérable pour faire connaître son action, car aujourd’hui les financements de la France sont trop noyés dans les interventions multilatérales.

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