Intervention de Yves Durand

Réunion du 10 octobre 2012 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Durand :

Au nom du groupe SRC je vous remercie à mon tour, monsieur Debarbieux, pour votre propos liminaire.

D'une part, en effet, vous avez mis en avant la nécessité de combattre la violence scolaire sur la longue durée, ce qui est notre commun travail, et d'autre part, vous avez essayé de dégager cette lutte de tous ses attendus médiatiques, même s'il convient bien entendu de les prendre en considération. Il importe, en tout cas, de ne pas réduire la violence scolaire aux incidents qui sont rapportés au grand public par les médias.

Ce phénomène vient de loin. S'il n'est pas spécifique à l'école, il y est particulièrement inadmissible. Par ailleurs, il ne résulte pas seulement de l'ouverture de l'école sur le monde et il n'est pas question de regretter une situation idéale, qui, par définition, n'a jamais existé – souvenons-nous de La Guerre des boutons –, où une école sanctuarisée aurait été un oasis de sérénité et de calme dans une société violente.

Comment votre délégation s'intègre-t-elle dans le chantier de refondation de l'école lancé par le Président de la République ?

Vous avez démontré que la réponse sécuritaire n'était pas la seule à promouvoir pour lutter contre la violence scolaire. Grossièrement parlant, ce n'est donc pas qu'une question de police. Ces violences, vous l'avez dit, ne se déroulent pas majoritairement à l'extérieur des établissements scolaires mais à l'intérieur. Rétablir un climat de sérénité au sein de l'école relève donc plus d'une ambition pédagogique et éducative qu'exclusivement sécuritaire. La mise en place de portiques de sécurité ne changera rien à la situation, mais l'encadrement des élèves par la présence bienveillante, y compris répressive – « qui aime bien châtie bien » –, d'adultes est essentielle.

Vous avez également rappelé qu'il n'est pas possible de relativiser les « petites » violences, celles dont on ne parle pas mais dont les conséquences peuvent être terribles pour ceux sur lesquels elle s'exerce. J'ai particulièrement apprécié vos propos sur les agresseurs, qui sont eux aussi, d'une certaine façon, des victimes.

Le ministre de l'éducation nationale ayant décidé, voilà environ trois semaines, d'intégrer l'observatoire de la violence scolaire au sein de son ministère, comment envisagez-vous votre action sur le long terme ? Quelle part accordez-vous à la formation des enseignants ? Comment la lutte en faveur de ce que j'appellerai un climat serein à l'intérieur des établissements scolaires permettra-t-elle aux élèves de retrouver un « désir d'école » et aux enseignants la joie d'enseigner – même si les uns et les autres, vous l'avez dit, sont plutôt heureux d'aller à l'école ? Comment répondre aux moindres faits de harcèlement ou de violence, la grande ambition de ce Gouvernement étant la réussite de tous les élèves ? Il n'est en effet pas possible de se résoudre à ce qu'un ou deux élèves par établissement soient victimes de harcèlement, jusqu'à l'échec scolaire.

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