Intervention de Pascale Got

Réunion du 9 octobre 2012 à 17h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Got :

Le danger que représente la suppression des droits de plantation et la menace d'extension de l'utilisation de l'appellation « château » ouvrent la porte à l'avènement du n'importe quoi, n'importe où, par n'importe qui. Pourtant, le spectre de cette double peine plane sur la Gironde. Certains se réjouiront peut-être de l'exacerbation de la concurrence en se disant qu'ainsi les Bordelais cesseront de faire la pluie et le beau temps. Mais ce dont il s'agit en réalité, c'est un mauvais coup porté à toute la viticulture française, à nos exportations, nos parts de marché et nos emplois – dois-je rappeler qu'en Gironde seulement, le secteur représente 55 000 emplois ? L'usurpation d'identité en gestation n'a rien de neutre, sinon un lobbying américain aussi insistant ne serait pas à l'oeuvre depuis 2006. Aujourd'hui, le forcing est le fait des États-Unis, mais pourquoi ne serait-ce pas la Chine demain ? L'appropriation d'image est redoutable, car le poids d'une marque est très fort. Le consommateur sera trompé et, l'appellation n'ayant plus aucune signification, l'image de nos marques sera brouillée dans le monde. Il s'agit d'une récupération à bon compte et d'une concurrence déloyale. La France peut d'autant moins se les permettre qu'en ferraillant pour obtenir le droit à l'appellation « château », les Américains ont évidemment en ligne de mire l'énorme marché asiatique, et singulièrement chinois.

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