Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du 8 octobre 2013 à 15h00
Garantir l'avenir et la justice du système de retraites — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Véran :

Cet article 2 s’inscrit parfaitement dans le titre Ier du projet de loi, qui garantit l’avenir et la justice du système de retraites, puisque ce titre prévoit justement d’assurer la pérennité des régimes de retraite. Il s’agit ici de traiter avec justice et mesure du corollaire social de l’allongement de l’espérance de vie et de promouvoir sans faillir un dispositif qui permette de sauvegarder le régime de retraites par répartition. L’enjeu est de taille. L’allongement de l’espérance de vie à 60 ans, dont la progression est estimée par le Conseil d’orientation des retraites à une année tous les dix ans jusqu’en 2060, va constituer ce qu’il convient d’appeler un choc démographique. Un choc positif, puisque nous allons vivre plus longtemps, et plus longtemps en bonne santé, mais un choc quand même.

Ce choc démographique, nous devons l’anticiper, afin de préserver le régime de retraites par répartition pour les futurs retraités, mais aussi pour les générations qui viendront après. Modifier la règle d’évolution de la durée d’assurance à partir de 2020 en augmentant la durée d’un trimestre tous les trois ans jusqu’en 2035, c’est le moyen le plus juste et le plus sûr de parvenir à cet objectif. La progressivité, c’est la visibilité, la lisibilité et la stabilité, notamment pour les jeunes, et c’est l’engagement dans un temps long.

Quel contraste avec la précédente réforme des retraites, dont le courtermisme explique en grande partie que nous soyons à nouveau réunis aujourd’hui pour parler du même sujet !

Cette réforme est équitable, puisque tous les salariés seront concernés et que tous les régimes, publics comme privés, seront mis à contribution.

Cette réforme, enfin, peut être qualifiée de constructive, puisque dans le même temps, de nouveaux trimestres pourront être validés, alors qu’ils ne le sont pas – ou très mal – actuellement, comme l’apprentissage, le temps partiel dès douze heures, les périodes de maternité, les stages, les périodes d’accompagnement de personnes en perte d’autonomie ; sans oublier, bien évidemment, le compte pénibilité.

Reculer l’âge de départ à 65 ans, comme le demande la droite, et l’UMP en particulier, aurait été une option bien injuste, et pour ma part, je suis content que le Gouvernement ait fait le choix de porter cette vitale évolution avec justice. J’espère que le Parlement s’inscrira dans cette démarche et votera l’article 2.

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