Intervention de Christophe Sirugue

Séance en hémicycle du 9 octobre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Sirugue :

Messieurs les ministres, monsieur le rapporteur, madame la présidente de la commission, chers collègues, ce projet de loi constitue l'un des premiers actes forts de ce Gouvernement. S'il en est ainsi, c'est que la situation à laquelle nous sommes confrontés est particulièrement grave, personne ne peut l'ignorer, et elle se traduit d'abord par un taux de chômage très préoccupant dans notre pays.

C'est pourquoi le Gouvernement a annoncé, au-delà du texte que nous allons voter, un dispositif d'ensemble cohérent afin de lutter contre le chômage ; mais s'il a choisi de commencer sans attendre par l'emploi des jeunes, c'est parce qu'un jeune sur quatre est aujourd'hui sans emploi. Chaque année, 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification ; au total, ils sont 450 000 dans cette situation. Il est donc urgent de leur adresser un message, comme à leur famille et à l'ensemble de la société. Ce faisant, nous réalisons l'un des engagements du Président de la République, qui a fait de la jeunesse sa priorité. Que ce premier texte puisse être ainsi porté par le Gouvernement est un signe politique fort.

Ce texte a été considérablement enrichi par le débat parlementaire, et il permet de disposer d'emplois dont il convient de rappeler les contours et les ambitions. Ce sont d'abord des emplois stables, à une période où nous ne proposions finalement à ces jeunes que des emplois précaires de quelques heures par-ci, par-là. Ils auront une durée de trois ans, ce sera des emplois à temps plein, et ils seront accompagnés de manière significative par l'État. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Ces emplois s'inscrivent clairement dans une démarche qualitative : l'obligation de formation a été inscrite, l'acquisition de compétences et de qualification est reconnue et validée, un suivi personnel et professionnel sera proposé et que le tutorat sera généralisé.

Ces emplois seront efficaces, parce qu'ils s'adaptent à des secteurs où les enjeux sont particulièrement forts : les zones urbaines sensibles, les zones de revitalisation rurale, les départements et territoires d'outre-mer, mais également tous les territoires où le besoin de cet engagement sera reconnu.

C'est enfin un dispositif souple, parce qu'il nous permet de considérer que chaque jeune est une situation particulière qui appelle des outils d'accompagnement spécifique. De ce point de vue, le travail parlementaire a permis d'avancer.

Je suis un peu surpris que nous ne nous retrouvions pas tous à voter positivement pour ce dispositif. Les employeurs seraient fragilisés, nous explique-t-on. Mais qui a fragilisé le secteur associatif ? Qui a fragilisé les collectivités territoriales ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Et malgré tout, nous devons mobiliser ces employeurs. On nous reproche de ne créer que 150 000 emplois pour 450 000 jeunes sans formation. Mais 150 000, c'est tout de même mieux que ne rien leur proposer du tout ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Si nous sommes confrontés à cette situation, c'est bien qu'à un moment, ils ont été abandonnés !

Si le groupe SRC a choisi avec conviction et force de soutenir ce projet de loi, c'est parce qu'il répond à un contexte d'urgence et qu'il offre des emplois de qualité qui permettront enfin de mettre le premier pied sur le marché de l'emploi. C'est ce que demandaient les jeunes et leurs familles ! c'est ce que nous allons leur proposer. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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