Intervention de Arnaud Richard

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Richard :

Le texte que vous soumettez aujourd'hui précipitamment à la représentation nationale, messieurs les ministres, est une nécessité à laquelle aucun gouvernement, depuis malheureusement plus de trente ans, n'a pu se soustraire, et le paradoxe apparent, c'est que tel successeur n'avait jamais vraiment réussi là où tel prédécesseur n'avait jamais vraiment échoué.

Bref, nous sommes restés dans une zone grise, que la crise assombrit aujourd'hui dangereusement. Il faut en sortir avec clarté. Y parviendrez-vous ? Serez-vous capables de ne pas vous prendre les pieds dans le pli de la défaite politique ? Nous aimerions l'espérer, et nous souhaiterions même y contribuer. À cet égard, de nombreux amendements de notre groupe ont été repris en commission, et l'on ne peut que s'en féliciter car, sur un sujet aussi criant, nous ne sommes ni fatalistes, ni dogmatiques.

Tous ici, nous partageons l'espoir de mettre un terme à la défaite sociale, au reniement de la jeunesse, aux chances gâchées par erreur, par égoïsme ou, pire, par renoncement, parce que, au fond, nous savons bien que cette exclusion de la jeunesse est une sorte de responsabilité collective, dont le sens va bien au-delà de la crise économique et sociale actuelle, aussi dure soit-elle.

Attention, cependant, aux habitudes intellectuelles, aux orthodoxies en tous genres, qui font rarement bon ménage avec l'action utile au plus grand nombre, cette action qui, par nature, ne favorise ni n'exclut d'emblée personne car on n'exclut pas quand on prétend lutter contre l'exclusion.

C'est pourtant ce que vous avez réussi en un seul geste, en empêchant toute concertation réelle pour élaborer ce projet, tout en recourant à quelques vieilles lunes du passé pour en concevoir les grandes lignes. Ainsi, même la précipitation ne saurait justifier vos procédés, puisque vous n'inventez rien, vous ripolinez.

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